Les orfèvres de la lumière

Le synchrotron SOLEIL est un accélérateur de particules d environ 200 mètres de diamètre, utilisé... comme une lampe. Un faisceau d électrons, fin comme un cheveu mais très énergétique, y circule quasiment à la vitesse de la lumière, émettant ce que l on appelle un rayonnement synchrotron (car le maintien des électrons sur la même trajectoire est obtenu au prix d une incroyable synchronisation des courants et des champs magnétiques), de même nature que la lumière du soleil : le spectre entier de la lumière blanche, de l infrarouge lointain aux rayons X très durs, est ainsi accessible et permet d analyser la matière et les matériaux, de les caractériser. Pour ne donner qu un exemple parmi des milliers, c est sur une des lignes de lumière de SOLEIL qu a tout récemment été révélée la composition des vernis utilisés par Antonio Stradivari pour protéger ses fameux violons... Comme toute idée qui paraît tellement simple au final, l idée de SOLEIL a nécessité des dizaines d années de créativité collective et de développements technologiques. Et ce n est pas fini ! Alors que le synchrotron vient de souffler ses dix premières bougies, ses équipes commencent déjà à concevoir la prochaine génération... Pour fêter sa première décennie, SOLEIL a accueilli en résidence le photographe Vincent Moncorgé, qui a posé son regard nuit et jour sur ce lieu de recherche intrinsèquement pluridisciplinaire, révélant la richesse de ce kaléidoscope de compétences, technologiques comme humaines.