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Rôle et place de la médecine interne dans la gestion de la crise Covid 19 : impact sur les organisations et les pathologies prises en charge. Questionnaire auprès des chefs de service
INTRODUCTION: Si la place des services de maladies infectieuses et reanimation dans la gestion de la crise covid de mars 2020 a été intuitive et reconnue, celle des services de médecine interne qui assurent habituellement outre leur activité d’expertise la prise en charge des patients en aval des ur...
Autores principales: | , |
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Formato: | Online Artículo Texto |
Lenguaje: | English |
Publicado: |
Published by Elsevier Masson SAS
2020
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Materias: | |
Acceso en línea: | https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10042124/ http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2020.10.127 |
Sumario: | INTRODUCTION: Si la place des services de maladies infectieuses et reanimation dans la gestion de la crise covid de mars 2020 a été intuitive et reconnue, celle des services de médecine interne qui assurent habituellement outre leur activité d’expertise la prise en charge des patients en aval des urgences est moins bien connue. Afin d’évaluer le retentissement et l’activité de ces services pendant cette crise sanitaire en France, nous avons interrogé à posteriori (post crise immédiate et à distance) les chefs de services de l’ensemble des services de médecine interne du territoire métropolitain. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Questionnaire google-form envoyé à partir du 1er mai 2020 à tous les chefs de services des 52 services de médecine interne de métropole selon la mailing-liste de la SNFMI avec 2 relances par e-mail. RÉSULTATS: Entre le 1(er) mai et le 15 septembre 2020, 42 services ont répondu au questionnaire dont 28 (67 %) en CHU, 5 étaient des services du Grand Est et 13 d’IDF, régions particulièrement touchées par la crise sanitaire. Seul 1 service répondeur a déclaré n’avoir vu aucun impact du covid sur son activité. Si 59,5 % des services ont été sanctuarisés « covid négatif », dont 12 entièrement (soit 50 %), 63 % ont eu une activité sanctuarisée covid-positif, représentant en médiane 77 % (2 à 100 %) du capacitaire, 8 ont été entièrement transformés en service covid-positif. Pendant la « crise », 90,5 % des services ont annulé les consultations avec une reprise de l’activité très variable tant sur la date, entre mai et aout, que sur la part (30 % à 100 %) de l’activité habituelle avec des organisations mixtes de téléconsultation et consultations présentielles. Plus de 73 % des services ont contacté systématiquement les patients par téléphone/mail pour réorganiser des téléconsultations et autres en fonction de l’urgence. En médiane, 40 % des patients de la file active des services ont eu une téléconsultation pendant la période, facturée dans 79,5 % des services. Seuls 24 % des services déclarent avoir reporté leur activité vers la ville (HAD). 69 % des services ont noté une diminution de l’activité non-covid en médiane de 50 % (15 à 95 %) en HC(8)7,5 % ont noté une diminution de l’activité d’HDJ, en médiane de 50 % (10–90 %). Dans 62 % des cas, il y a eu une mutualisation des activités avec d’autres services : 24 % pour les consultations, 61,5 % pour l’HC, 29 % pour l’HDJ. En fin de crise aiguë, 79 % des chefs de service déclaraient être inquiets d’un retard à la prise en charge des patients non-covid impactant en particulier les pathologies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque), les et pathologies immuno-hémato-oncologiques, les diagnostics (AEG), l’allergologie et les maladies systémiques, avec une problématique de retard au diagnostic pour 73 % ou au traitement pour 27 % des repondants. CONCLUSION: Notre étude déclarative montre que quelle que soit la région de France, quasiment la totalité des services de médecine interne répondants ont eu une activité impactée par l’épidémie covid. À la fois par la prise en charge directe des patients covid positifs dans leurs unités, mais aussi par le maintien d’une activité covid-négative. L’ensemble des services a maintenu un lien à distance pour les patients de sa file active avec une importante utilisation de la teleconsultation le plus souvent facturée. Les chefs de service déclarent par ailleurs souhaiter maintenir en partie cette activité à distance pour certains de leurs patients. Le retentissement de la crise sur les autres pathologies touche toutes les pathologies prises en charge par les internistes, allant des pathologies chroniques, aux maladies systémiques en passant par l’activité de diagnostic en particulier de pathologies néoplasiques. Les enseignements et les enjeux mis en évidence par cette crise sanitaire « extraordinaire » quoique avec un potentiel non négligeable de répétition sont : l’adaptabilité des services de médecine interne dans les périodes de crise, le besoin d’augmenter les liens avec les autres structures d’hospitalisation privées ou CHG, l’enjeu de la mise en place prenne d’un double circuit covid-negatif et positif. Une comparaison avec d’autres spécialités médicales hyperspécialisées pourrait être intéressante pour confirmer la particularité de nos services et de notre spécialité : capacité à prendre en charge en même temps une pathologie totalement nouvelle et de maintenir l’hyper expertise de la spécialité. |
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