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Qualité des conditions de travail en Europe en 2021 dans le contexte de la crise Covid-19
LA BASE DE DONNÉES: Plus de 70 000 entretiens téléphoniques ont été menés dans 36 pays européens (les 27 États Membres, les pays candidats à l’accession, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni) entre février et Novembre 21, dans le cadre de l’enquête européenne sur les conditions de travail en lien...
Autor principal: | |
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Formato: | Online Artículo Texto |
Lenguaje: | English |
Publicado: |
Published by Elsevier Masson SAS
2023
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Materias: | |
Acceso en línea: | https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10083719/ http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2023.101771 |
Sumario: | LA BASE DE DONNÉES: Plus de 70 000 entretiens téléphoniques ont été menés dans 36 pays européens (les 27 États Membres, les pays candidats à l’accession, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni) entre février et Novembre 21, dans le cadre de l’enquête européenne sur les conditions de travail en lien avec le Covid-19. Cette édition téléphonique, portant sur un échantillon aléatoire représentatif s’appuie sur l’expertise des précédentes éditions de l’enquête européenne des conditions de travail. Ses premiers résultats sont présentés à l’occasion du 4° congrès francophone sur les TMS. FEMMES ET HOMMES AU TRAVAIL : LES GROUPES COVID-19-: Le marché du travail en 2021 était très sélectif car les emplois temporaires ont été les premiers à disparaître en 2020. L’activité de tous et toutes a été profondément modifiée à l’occasion de l’épidémie de Covid-19. Les conditions d’emploi (durée du temps de travail, activités autorisées) et de travail (changement de lieu de travail pour beaucoup, distanciation sociale pour tous, exposition à un nouveau risque infectieux inconnu au début de l’épidémie) marquent pour tous et toutes des changements significatifs de leur activité professionnelle. Ces changements ont eu lieu dans un contexte de ségrégation élevée des emplois et des tâches entre hommes et femmes, persistant ou renforcé. On peut synthétiser, décrire et analyser ces évolutions au sein de 4 groupes distincts : les travailleurs en première ligne (20 %), les travailleurs de production sur site (24 %), les travailleurs de service sur site (20 %) et les travailleurs à domicile (34 %). Les travailleurs de service et de production sur site sont ceux qui ont pu le moins s’appuyer sur l’existence d’une représentation professionnelle dans les entreprises et organisations qui les emploient. LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET LA QUALITÉ DU TRAVAIL DURANT LA PANDÉMIE: Concernant les exigences du travail, les travailleurs et travailleuses ont été soumis à une pénibilité physique élevée (mouvements répétitifs 71 %, positions fatigantes ou douloureuses 50 %) et une forte intensité du travail (travail à haute vitesse 49 %, travail a délai serré 45 %, situations émotionnellement difficiles 19 %). L’intimidation et la violence (1 sur 10 a été exposé à des agressions verbales au cours du mois précédant l’entretien) n’ont pas disparu et ont concerné plus fréquemment des travailleurs en première ligne. Le travail de nuit (21 %), de longues heures de travail (19 %), des heures supplémentaires durant le temps libre et l’imprévisibilité des horaires ont affecté de nombreux travailleurs. Du côté des ressources au travail, environ 50 % ont eu de l’autonomie dans leurs tâches et environ 60 % ont été consultés et ont pu influencer leur travail. Pour environ un tiers des travailleurs, il était très facile de s’absenter une heure ou deux dans la journée pour faire face à des obligations familiales ou autres. Un indice synthétique de la qualité du travail a été calculé : 30 % des travailleurs ont des conditions de travail extrêmement, modérément ou plutôt contraintes, c’est-à-dire comportant des contraintes supérieures aux ressources. La qualité du travail reste associée durant la pandémie au bien-être et à la santé, à la confiance, l’engagement et la coopération, la capacité à joindre les deux bouts, et l’équilibre vie privée-vie professionnelle. LA SANTÉ DES TRAVAILLEURS/TRAVAILLEUSES: La question de la santé des travailleurs s’impose : seulement 18 % de travailleurs ne rapportent pas de troubles de la santé ; 17 % rapportent 4 troubles de la santé ou plus et 9 % en rapportent 5 ou plus. 57 % rapportent des troubles musculosquelettiques (TMS) des membres supérieurs, 54 % des maux de dos, 51 % des maux de tête et 35 % des TMS des membres inférieurs. 30 % rapportent de l’anxiété, 23 % une maladie chronique et 13 % rapportent un épuisement à la fois physique et mental. EN RÉSUMÉ: La pandémie de Covid-19 a changé le travail de tous et toutes de façon différenciée. Selon la position occupée, l’impact de la pandémie est différent : les travailleurs en première ligne rapportent le niveau le plus élevé de « travail avec contraintes », les niveaux les plus élevés de fatigue émotionnelle et physique, d’atteintes musculosquelettiques, d’anxiété et les niveaux les plus faibles de bien-être. Les travailleurs à domicile ont expérimenté des changements considérables dans leur mode de travail. Ils rapportent des niveaux élevés d’intensité au travail et de longues heures de travail. Toutefois, ils rapportent davantage que les autres groupes, un travail moins contraignant. Certains des changements induits par le Covid-19 initialement rapportés en lien avec certaines situations de travail (par exemple le travail hybride) ont le potentiel de changer les situations de tous. Une plus grande priorité devrait être donnée à l’amélioration des conditions de travail et de la qualité du travail. Un travail de qualité soutient une expérience de vie au travail de qualité et (des aspects de) la performance des entreprises. Les leviers d’action sont multiples : diminuer l’exposition aux exigences du travail, et autres facteurs de risques ou augmenter l’accès aux ressources. Il convient de ne pas oublier les « risques traditionnels ». Cela passe aussi par le soutien aux organisations du travail qui impliquent les salariés et leurs représentants. Une priorité plus grande devrait aussi être donnée au soutien du marché du travail et des entreprises inclusives qui assurent l’égalité des chances, selon la capacité (santé) de contribution des personnes et selon le genre. La crise Covid-19 a mis en évidence la vitesse à laquelle des changements dans le travail peuvent être apportés, a donné davantage de visibilité aux relations multiples entre travail et santé et confirme des problèmes antérieurs à la crise (précarité, ségrégation, faible développement des formes d’organisation du travail impliquant par exemple). Saura- t-on écouter la voix des travailleurs et travailleuses pour améliorer leurs conditions de travail et leur qualité de vie au travail alors que nous nous préparons à la triple transition démographique, écologique de digitale ? |
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