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Les agressions facilitées par les drogues à l’aune de la crise COVID 19
OBJECTIFS: L’année 2020 a été marquée par une crise sanitaire sans précédent (Covid-19) occasionnant un changement brutal des habitudes de vie et des interactions humaines. État d’urgence, confinement, couvre-feu, fermeture et réouverture des espaces festifs … ont été tour à tour décrétés pour lutte...
Autores principales: | , , , , , , |
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Formato: | Online Artículo Texto |
Lenguaje: | English |
Publicado: |
Published by Elsevier Masson SAS
2023
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Materias: | |
Acceso en línea: | https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10141931/ http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2023.03.068 |
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author | Chaouachi, Leila Pain, Stéphanie Heredia, Julie Charuel, Lauriane Gaulier, Jean-Michel Alcaraz, Elizabeth Batisse, Anne |
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collection | PubMed |
description | OBJECTIFS: L’année 2020 a été marquée par une crise sanitaire sans précédent (Covid-19) occasionnant un changement brutal des habitudes de vie et des interactions humaines. État d’urgence, confinement, couvre-feu, fermeture et réouverture des espaces festifs … ont été tour à tour décrétés pour lutter contre la propagation du virus. Le système de soin a également dû s’adapter en urgence pour préserver la santé publique (renouvellement dérogatoire des ordonnances expirées par le pharmacien, avènement des e-consultations). Dans ce contexte inédit, des pratiques de stockage des médicaments, d’e-nomadisme et des changements des habitudes de consommations ont été rapportés par le réseau d’addictovigilance et laissaient redouter un impact sur les agressions facilitées par les drogues (AFD). Le centre d’addictovigilance de Paris, responsable de l’enquête nationale soumission chimique depuis 2003, propose une vue rétrospective de l’usage criminel des substances à l’aune de la crise COVID. MÉTHODE: Une analyse des AFD (total des signaux) rapportées au CEIP-A de Paris en 2020 a été réalisée et comparée aux données de l’année précédente (2019). Leur évolution a été mise en perspective du calendrier des mesures de restriction sanitaires imposées durant cette même année. La part des soumissions chimiques vraisemblables (SCV) a été par suite évaluée. RÉSULTATS: Au total, 539 signalements suspects ont été enregistrés en 2020 (baisse de 6 % par rapport à 2019). L’évolution des signalements durant l’année décrit un phénomène “ON/OFF” en miroir des mesures de restriction sanitaires : diminution du nombre de cas en avril (15 vs 43 en 2019, confinement (1) et en novembre (33 vs 45 en 2019, confinement (2) avec un pic de signalements au mois de juillet (69 vs 43 en 2019, levée de l’état d’urgence). Les lieux festifs arrivent en tête des signalements suspects en 2020 (37 % vs 23 % dans les lieux privés). Il y a, toutefois, une inversion des tendances durant les confinements 1 (38 % privé vs 6 % festif) et 2 (48 % privé vs 15 % festif). Les agressions sexuelles sont toujours les plus mentionnées (77 %) suivies des violences physiques (6 %) et des vols (6 %). La prévalence des violences conjugales en 2020 est cependant à souligner (43 % des agressions physiques et 6 % des agressions sexuelles subies par les femmes) avec une progression non négligeable de la part des violences physiques (43 % vs 29 % en 2019). Après évaluation, 60 cas de SCV sont identifiés (vs 53 en 2019) majoritairement dans le milieu privé (52 % vs 25 % dans le milieu festif). Les médicaments sédatifs arrivent toujours en tête des substances incriminées (72 % des mentions) avec une progression de la classe des opioïdes (12 % vs 7 %) et notamment celle du tramadol (n = 6 vs n = 1 en 2019). Par ailleurs, une diversification des substances non médicamenteuses est relevée avec en tête des mentions les « dissociatifs » (5 cannabis, 4 kétamine) et les stimulants (4 MDMA). CONCLUSION: Les résultats montrent un « effet COVID » sur les signalements d’AFD (confinement/levée d’Etat d’urgence, impact global sur les institutions judiciaires avec diminution de 6 % des signalements suspects). L’augmentation record des signaux à la levée de l’Etat d’urgence soulève la question d’une éventuelle baisse de tolérance aux substances, notamment à l’alcool (diminution des consommations avec la limitation des interactions sociales et la fermeture des lieux festifs…). La prévalence des violences conjugales concorde quant à elle avec les multiples alertes diffusées en période COVID. Enfin, les cas SCV sont marqués par une diversification des substances et une progression des opioïdes et des dissociatifs en accord avec les données d’addictovigilance (augmentation des données de vente du tramadol et de l’usage de kétamine). La crise COVID, par ses bouleversements multiples, a agi comme un « révélateur » du risque d’AFD. |
format | Online Article Text |
id | pubmed-10141931 |
institution | National Center for Biotechnology Information |
language | English |
publishDate | 2023 |
publisher | Published by Elsevier Masson SAS |
record_format | MEDLINE/PubMed |
spelling | pubmed-101419312023-05-01 Les agressions facilitées par les drogues à l’aune de la crise COVID 19 Chaouachi, Leila Pain, Stéphanie Heredia, Julie Charuel, Lauriane Gaulier, Jean-Michel Alcaraz, Elizabeth Batisse, Anne Toxicologie Analytique et Clinique P5 OBJECTIFS: L’année 2020 a été marquée par une crise sanitaire sans précédent (Covid-19) occasionnant un changement brutal des habitudes de vie et des interactions humaines. État d’urgence, confinement, couvre-feu, fermeture et réouverture des espaces festifs … ont été tour à tour décrétés pour lutter contre la propagation du virus. Le système de soin a également dû s’adapter en urgence pour préserver la santé publique (renouvellement dérogatoire des ordonnances expirées par le pharmacien, avènement des e-consultations). Dans ce contexte inédit, des pratiques de stockage des médicaments, d’e-nomadisme et des changements des habitudes de consommations ont été rapportés par le réseau d’addictovigilance et laissaient redouter un impact sur les agressions facilitées par les drogues (AFD). Le centre d’addictovigilance de Paris, responsable de l’enquête nationale soumission chimique depuis 2003, propose une vue rétrospective de l’usage criminel des substances à l’aune de la crise COVID. MÉTHODE: Une analyse des AFD (total des signaux) rapportées au CEIP-A de Paris en 2020 a été réalisée et comparée aux données de l’année précédente (2019). Leur évolution a été mise en perspective du calendrier des mesures de restriction sanitaires imposées durant cette même année. La part des soumissions chimiques vraisemblables (SCV) a été par suite évaluée. RÉSULTATS: Au total, 539 signalements suspects ont été enregistrés en 2020 (baisse de 6 % par rapport à 2019). L’évolution des signalements durant l’année décrit un phénomène “ON/OFF” en miroir des mesures de restriction sanitaires : diminution du nombre de cas en avril (15 vs 43 en 2019, confinement (1) et en novembre (33 vs 45 en 2019, confinement (2) avec un pic de signalements au mois de juillet (69 vs 43 en 2019, levée de l’état d’urgence). Les lieux festifs arrivent en tête des signalements suspects en 2020 (37 % vs 23 % dans les lieux privés). Il y a, toutefois, une inversion des tendances durant les confinements 1 (38 % privé vs 6 % festif) et 2 (48 % privé vs 15 % festif). Les agressions sexuelles sont toujours les plus mentionnées (77 %) suivies des violences physiques (6 %) et des vols (6 %). La prévalence des violences conjugales en 2020 est cependant à souligner (43 % des agressions physiques et 6 % des agressions sexuelles subies par les femmes) avec une progression non négligeable de la part des violences physiques (43 % vs 29 % en 2019). Après évaluation, 60 cas de SCV sont identifiés (vs 53 en 2019) majoritairement dans le milieu privé (52 % vs 25 % dans le milieu festif). Les médicaments sédatifs arrivent toujours en tête des substances incriminées (72 % des mentions) avec une progression de la classe des opioïdes (12 % vs 7 %) et notamment celle du tramadol (n = 6 vs n = 1 en 2019). Par ailleurs, une diversification des substances non médicamenteuses est relevée avec en tête des mentions les « dissociatifs » (5 cannabis, 4 kétamine) et les stimulants (4 MDMA). CONCLUSION: Les résultats montrent un « effet COVID » sur les signalements d’AFD (confinement/levée d’Etat d’urgence, impact global sur les institutions judiciaires avec diminution de 6 % des signalements suspects). L’augmentation record des signaux à la levée de l’Etat d’urgence soulève la question d’une éventuelle baisse de tolérance aux substances, notamment à l’alcool (diminution des consommations avec la limitation des interactions sociales et la fermeture des lieux festifs…). La prévalence des violences conjugales concorde quant à elle avec les multiples alertes diffusées en période COVID. Enfin, les cas SCV sont marqués par une diversification des substances et une progression des opioïdes et des dissociatifs en accord avec les données d’addictovigilance (augmentation des données de vente du tramadol et de l’usage de kétamine). La crise COVID, par ses bouleversements multiples, a agi comme un « révélateur » du risque d’AFD. Published by Elsevier Masson SAS 2023-05 2023-04-28 /pmc/articles/PMC10141931/ http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2023.03.068 Text en Copyright © 2023 Published by Elsevier Masson SAS. Since January 2020 Elsevier has created a COVID-19 resource centre with free information in English and Mandarin on the novel coronavirus COVID-19. The COVID-19 resource centre is hosted on Elsevier Connect, the company's public news and information website. Elsevier hereby grants permission to make all its COVID-19-related research that is available on the COVID-19 resource centre - including this research content - immediately available in PubMed Central and other publicly funded repositories, such as the WHO COVID database with rights for unrestricted research re-use and analyses in any form or by any means with acknowledgement of the original source. These permissions are granted for free by Elsevier for as long as the COVID-19 resource centre remains active. |
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