Excrétion et transmission materno-foetale du SARS-CoV-2

INTRODUCTION: Notre objectif était d'évaluer l'excrétion virale, les risques de transmission materno-foetale et périnatale du SARS-CoV-2, et les voies possibles de cette transmission par la recherche du génome viral par PCR dans différents compartiments maternels, foetaux et néonataux. MATÉRIELS ET MÉTHODES: La population d'étude est issue de la cohorte COVIPREG (Prévalence et conséquences de l'infection SARS-CoV-2 chez la femme enceinte, le foetus et le nouveau-né; étude prospective dont les inclusions se sont déroulées d'avril 2020 à janvier 2021) et notamment celles ayant présenté une infection confirmée en cours de grossesse par une PCR positive. Chez ces patientes et leurs nouveau-nés, jusqu'à 12 types de prélèvements étaient effectués pour PCR SARS-CoV-2. Il s'agissait d'un prélèvement vaginal, rectal, sanguin, nasopharyngé, placentaire, de liquide amniotique et de lait maternel chez la mère et, chez le nouveau-né de sang de cordon, nasopharyngé, de liquide gastrique, urinaire et rectal. RÉSULTATS: Parmi les 310 couples femme/enfant inclus dans l'étude, nous avons identifié 31 femmes avec au moins un prélèvement PCR SARS-CoV-2 positif à l'accouchement. Parmi celles-ci 7/31 (22.5%) avaient contracté le COVID-19 plus de 5 semaines avant la délivrance. Le principal site d'excrétion était rectal (20/272, 7.4%), puis vaginal (5/255, 2.0%) et placentaire (7/262, 2.7%). La PCR nasopharyngée était négative dans tous les cas au moment de l'accouchement. Il n'y avait pas de corrélation entre les différents sites excrétion. A la naissance ou dans les 48 premières heures de vie, 8/289 (2.8%) nouveau-nés avaient au moins un prélèvement PCR SARS-CoV-2 positif et 5/289 (1.7%) avaient une infection congénitale selon les définitions de l'OMS. L'issue néonatale était en général favorable CONCLUSION: Pour toutes infections congénitales, le prélèvement maternel rectal et/ou vaginal était positif mais la PCR maternelle sanguine négative dans tous les cas. Cette observation suggère une transmission principalement au moment de la délivrance. Le taux de transmission materno-foetal du SARS-CoV-2 rapporté dans cette étude (1.7%) confirme que c'est un évènement rare. LIENS D'INTÉRÊTS DÉCLARÉS: CVF - Grant Fearring pour l'étude clinique COVIPREG objet de cet abstract