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Auto-immunité persistante après COVID-19 : étude de cohorte prospective monocentrique

Depuis le début de la pandémie COVID-19, de nombreuses études ont montré une association entre infection à SARS-CoV-2 et auto-immunité se traduisant par la production de multiples auto-anticorps ainsi que la survenue de pathologies auto-immunes. La présence de certains auto-anticorps a été associée...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Salle, V., Basille, D., Auquier, M., Lateur, C., Bourdenet, G., Gubler, B., Devaux, S., Galmiche, A., Jounieaux, V., Andréjak, C.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2023
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10277783/
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2023.04.354
Descripción
Sumario:Depuis le début de la pandémie COVID-19, de nombreuses études ont montré une association entre infection à SARS-CoV-2 et auto-immunité se traduisant par la production de multiples auto-anticorps ainsi que la survenue de pathologies auto-immunes. La présence de certains auto-anticorps a été associée aux formes sévères de la maladie. L’auto-immunité représente aussi probablement un des mécanismes physiopathologiques du syndrome post-COVID-19. Actuellement il existe peu d’études sur la persistance de l’auto-immunité après COVID-19 et la corrélation avec les séquelles pulmonaires, en particulier la fibrose pulmonaire. Il s’agit d’une étude de cohorte prospective monocentrique visant à évaluer les séquelles de l’infection à SARS-CoV-2. Les patients ayant été hospitalisés pour pneumopathie à SARS-CoV-2 ont été recrutés à la consultation de pneumologie pour réévaluation des séquelles respiratoires à M3-M4 du début des symptômes de leur infection à SARS-CoV-2. Les patients ont bénéficié d’une exploration fonctionnelle respiratoire, d’un scanner thoracique de contrôle et d’un bilan biologique avec recherche de différents auto-anticorps [anticorps antinucléaires (AAN), anticoagulant circulant (ACC), anticorps anti-cardiolipine (ACL), anticorps anti-b2 glycoprotéine I (ab2GPI), ANCA et anticorps anti-annexine A2 (aANXA2)]. Des données démographiques et cliniques ont aussi été colligées telles que l’âge, le sexe, le transfert en réanimation et la prise d’une corticothérapie au cours de leur hospitalisation. Nous avons inclus 101 patients dans cette étude. L’âge médian était de 63 (20–90) ans avec une prédominance masculine (68 hommes et 33 femmes). Au cours de leur hospitalisation, 40 patients avaient nécessité le recours à des soins de réanimation et la majorité des patients (73,2 %) avait bénéficié d’une corticothérapie. Une atteinte parenchymateuse à M3-M4 du début des symptômes était retrouvée chez 69 patients, représentée principalement par des opacités en verre dépoli (87 %). Des bandes fibreuses étaient observées sur le scanner thoracique chez 21 patients. Une altération de la diffusion alvéolocapillaire était présente chez 26,5 % des patients. La prévalence des AAN (≥ 1/160(e)), de l’ACC, des ACL, des ab2GPI, des ANCA et des aANXA2 était respectivement de 13,6 %, 2,1 %, 7,7 %, 5,9 %, 3,9 % et 6,6 %. Nous avons observé la présence d’au moins un auto-anticorps chez 34,5 % des patients. Nous avons observé une association entre la présence d’au moins un auto-anticorps et la présence d’anomalies parenchymateuses sur le scanner thoracique d’évaluation à M3-M4 (p = 0,006). La positivité des AAN était observée chez 17,2 % des patients ayant des séquelles pulmonaires à type d’opacités en verre dépoli. Notre étude a montré la persistance d’autoanticorps post-COVID-19, essentiellement représentée par les AAN. L’association entre séquelles pulmonaires post-COVID-19 et auto-immunité est semblable au nouveau concept d’IPAF (pneumopathie interstitielle avec manifestations auto-immunes). D’autres études à plus long terme seront nécessaires afin de mieux préciser le rôle de l’auto-immunité dans les séquelles pulmonaires post-COVID-19.