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Impact de la pandémie COVID-19 sur les consommations hospitalières en antibiotiques, étude monocentrique d’un ESR métropolitain

INTRODUCTION: La pandémie COVID-19 a modifié le profil épidémiologique des activités médicales et de la gravité des patients hospitalisés. Face au pic épidémique de détresse respiratoire, la consommation de certains antibiotiques a considérablement augmenté au point d’arriver à une situation de rupt...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Junot, H., Méloni, C., Bleibtreu, A., Robert, A.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2020
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7441864/
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2020.06.190
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: La pandémie COVID-19 a modifié le profil épidémiologique des activités médicales et de la gravité des patients hospitalisés. Face au pic épidémique de détresse respiratoire, la consommation de certains antibiotiques a considérablement augmenté au point d’arriver à une situation de rupture d’approvisionnement. L’objectif de ce travail rétrospectif est d’analyser les dynamiques de consommations par antibiotique durant la phase épidémique. Matériels et méthodes comparaison des consommations en dose définies journalières (DDJ) rapportées à 1000 journées d’hospitalisation (JH) durant l’épidémie (mars–avril 2020) par rapport à mars–avril 2019. Nous avons également comparé le nombre de patients traités et les indications (germe, localisation). RÉSULTATS: Notre établissement a à l’acmé de la crise, déployé 120 lits de réanimation et 300 lits d’hospitalisation dédiés COVID-19. Malgré une baisse de l’activité de l’hôpital (−20 % JH), la consommation d’antibiotiques a augmenté de 19 % par rapport à l’année précédente sur la période mars–avril (768 contre 644 DDJ/1000 JH). Sont concernées : les trois premières familles les plus importantes en consommation représentées par les pénicillines (+7 %), les associations avec inhibiteurs de βlactamases (+17 %) et les céphalosporines (+30 %, principalement troisième génération) ; les carbapénèmes (+66 %) les macrolides (+138 %) et les anti-SARM (+48 %). Parmi les trois premières familles à noter la progression des nouvelles associations ceftolozane/tazobactam (+200 % en DDJ/1000 JH) et ceftazidime/avibactam (+128 % en DDJ/1000 JH). Le nombre de patients a doublé entre les deux périodes pour ces deux spécialités, la majorité ayant été prescrite pour des PAVM documentées à Pseudomonas sp. multirésistants. L’augmentation de l’usage des carbapénèmes est due aux services de MIR dédiés aux malades COVID : 273 patients dont 57 % en MIR ont été traités par carbapénèmes durant cette période contre 244 dont 48 % en MIR en 2019. Le nombre de patients traités pour pneumopathies a augmenté (35 % vs 21 %), et la durée de traitement aussi (durée > 7 j ; 30 % vs 21 %). La consommation des macrolides a fortement augmenté (+500 % pour la spiramycine_20,1 DDJ/1000 JH vs 3,3 DDJ/1000 JH). De même les prescriptions de linézolide à visée anti-SARM ont augmenté chez les patients COVID-19 (47 prescriptions en 2020 dont 29 en unités dédiées COVID vs 32 en 2019). CONCLUSION: L’impact de la pandémie de SARS-CoV-2 sur les consommations a été majeur dans notre hôpital. Ce d’autant qu’au plus fort de la crise, la majorité des réanimations et des unités médicales n’accueillaient que des patients COVID-19. Les antibiothérapies probabilistes initiales puis les PAVM des patients intubés-ventilés ont conduit à des prescriptions nombreuses, prolongées et de spectre de plus en plus large voire l’utilisation de molécules de dernière ligne en sauvetage. L’impact écologique de ces prescriptions reste à analyser.