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COVID-19 : profil patient prédisposant à une admission précoce en service de Réanimation

INTRODUCTION: Même si la majorité des patients atteints n’ont que des symptômes bénins, certains, plus graves, nécessitent une hospitalisation en service de soins voire une admission en réanimation. En raison du risque de létalité élevé, ces patients doivent être étroitement surveillés. L’objectif d...

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Detalles Bibliográficos
Autores principales: Carpentier, T., Delemer, F., Gossart, A., Dupont, H., Slama, M., Maizel, J., Mahjoub, Y., Mabille, C., Mary, A., Libessart, M.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2020
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7441996/
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2020.06.164
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Même si la majorité des patients atteints n’ont que des symptômes bénins, certains, plus graves, nécessitent une hospitalisation en service de soins voire une admission en réanimation. En raison du risque de létalité élevé, ces patients doivent être étroitement surveillés. L’objectif de notre étude est de définir des profils patients qui pourraient favoriser une admission précoce en service de réanimation et de définir des marqueurs pouvant appuyer cette admission. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Étude rétrospective monocentrique du profil des patients admis en réanimation entre le 1(er) mars et le 26 avril 2020. Les données démographiques des patients (âge, sexe, poids, indice de masse corporelle, statut tabagique), les données biologiques à l’admission en réanimation, les antécédents cliniques ainsi que les traitements médicamenteux ont été recueillis. Deux groupes ont été constitués en fonction du délai entre la date de début des symptômes et la date d’entrée en réanimation : strictement inférieur à 7 jours (G1, admission précoce) et supérieur ou égal à 7 jours (G2, admission tardive). Une analyse statistique comparative par un test de Student pour les variables continues et du Chi(2) pour les variables catégorielle a été effectuée. RÉSULTATS: Au total, la cohorte comprend 127 patients dont 62 dans le G1 et 65 dans le G2. L’analyse des données démographiques montre un IMC (31,5 dans le G1 vs 29,2 dans le G2 ; p = 0,04) et un âge (66,5 vs 60,6 ; p ≤ 0,01) supérieur dans le G1. Le taux d’hypokaliémie (0,27 vs 0,09 ; p ≤ 0,01), d’hypocalcémie (0,56 vs 0,32 ; p ≤ 0,01), d’hypercréatininémie (0,42 vs 0,17 ; p ≤ 0,01) et d’hyperferritinémie (0,96 vs 0,63 ; p ≤ 0,01) semble être significativement plus élevée dans le G1. De plus, la proportion de patients avec des antécédents cardiovasculaires (0,57 vs 0,34 ; p ≤ 0,01) et/ou diabétiques (0,25 vs 0,10 ; p = 0,02) sont plus élevés dans le G1. Le nombre de traitement moyen (4,5 vs 3,0 ; p = 0,04) et en particulier de médicaments à visée cardiovasculaire (0,60 vs 0,39 ; p = 0,02) est aussi plus fréquent dans le G1. Enfin, le taux de mortalité (0,31 vs 0,12 ; p = 0,01) est plus élevé dans le G1 que dans le G2. CONCLUSION: Des profils patients se dessinent selon les données objectivées par cette étude. Les patients obèses, et en particulier en obésité morbide (avec un IMC > 35 kg/m(2)), ainsi que les patients âgés sont à risque d’être admis précocement en réanimation. Il en est de même pour les patients avec de nombreux antécédents cardiovasculaires et/ou diabétiques, les patients polymédiqués et notamment ceux traités par des médicaments à visée cardiovasculaire. Parmi les éléments biologiques relevés, l’hypokaliémie, l’hyperferritinémie (avec des valeurs moyennes très hautes dans le G1), l’insuffisance rénale et l’hypocalcémie semblent favoriser une admission précoce en réanimation. Les taux de mortalité en réanimation étant élevés (20 % à plus de 60 % selon le profil du patient), il est important de repérer les marqueurs et les facteurs prédisposant à une admission en réanimation. La priorisation de la prise en charge de ces patients permettrait d’éviter leur passage en soins intensifs et pourrait avoir un impact sur la mortalité.