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Analyse comparative des caractéristiques cliniques et épidémiologiques des patients infectés par le SARS-CoV-2 et par le virus de la dengue dans un centre hospitalo-universitaire ultramarin

INTRODUCTION: Les premiers cas d’infection à SARS-CoV-2 ont été diagnostiqués à partir du 11 mars 2020 sur notre territoire ultramarin. Celui ci est par ailleurs touché par une épidémie de dengue depuis l’année 2017, dont le pic est habituellement situé entre mars et juin. L’objectif de cette étude...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Joubert, A., Gerardin, P., Levin, C., Accot, F., Koumar, Y., Legrand, F., Poubeau, P., Manaquin, R., Bertolotti, A., Andry, F.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2020
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7442018/
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2020.06.138
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Les premiers cas d’infection à SARS-CoV-2 ont été diagnostiqués à partir du 11 mars 2020 sur notre territoire ultramarin. Celui ci est par ailleurs touché par une épidémie de dengue depuis l’année 2017, dont le pic est habituellement situé entre mars et juin. L’objectif de cette étude était d’identifier les symptômes discriminants entre les deux infections virales lors de la présentation clinique en centre de dépistage COVID-19. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Étude observationnelle rétrospective réalisée entre le 23 mars et le 10 mai 2020 sur l’ensemble des sujets dépistés pour la COVID-19. Ce dépistage comprenait un hétéro-questionnaire standardisé, une prise des paramètres vitaux, un écouvillonage nasopharyngé ainsi qu’un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) chez les patients suspects de dengue. En cas de positivité de l’antigène NS1, un bilan biologique était prescrit. Les données ont été analysées à l’aide de tests du Chi(2) ou de Fisher exact, de Student ou de Mann–Whitney, dans leurs conditions d’application. RÉSULTATS: Sur les 1715 sujets dépistés pendant la période d’étude, 91 étaient positifs ou diagnostiqués malades pour la COVID-19. Le résultat du TROD était connu pour 66 sujets, et positif pour 48 sujets (72,7 %). Par ailleurs, 5 sujets avec TROD négatif ont été identifiés comme dengue secondaire et assemblés aux 48 cas. Les sujets COVID-19 avaient voyagé pour 52 % d’entre eux (vs 7,5 % pour la dengue, p < 0,001). Le sexe, l’obésité, ou les comorbidités n’étaient pas associés à l’une ou l’autre des infections. Un tabagisme actif était deux fois moins rapporté dans la COVID-19 que dans la dengue (33 % vs 67 %, p < 0,001). La dengue était symptomatique dans 100 % des cas, le COVID dans 88 % (p < 0,01), ce qui traduisait un mode différencié de recrutement. La fièvre était plus fréquente en cas de dengue (90 % vs 49 %, p < 0,001), tout comme les céphalées (94 % vs 34 %, p < 0,001) et notamment les douleurs rétro-orbitaires (30 % vs 1 %, p < 0,001), les courbatures (83 % vs 35 %, p < 0,001), l’asthénie (77 % vs 42 %, p < 0,001). L’anosmie était le seul symptôme associé à la COVID-19 (31 % vs 6 %, p < 0,001). Rhinorrhée, toux et dyspnée n’étaient pas discriminantes. La température, la fréquence cardiaque et la SpO(2) étaient similaires pour les deux infections. Les taux d’hospitalisation étaient également proches (11 % pour la dengue et 12 % pour la COVID-19). Le délai de présentation était plus court en cas de dengue qu’en cas de COVID-19 (4,4 vs 7,5 jours, p = 0,0001). CONCLUSION: Les infections par le virus de la dengue et du SARS-CoV-2 sont deux entités cliniquement très proches. Il est difficile de poser un diagnostic en l’absence de TROD dengue ou de PCR SARS-CoV-2. Dans notre contexte de co-circulation des deux virus, la dengue semble revêtir un caractère plus brutal et réversible que la COVID-19, volontiers plus insidieuse.