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COVID-19 : l’épidémie cachée des squats

INTRODUCTION: Les personnes vivant dans des squats représentent une population vulnérable et difficilement accessible aux mesures de prévention. Le confinement y est particulièrement difficile. Nous rapportons l’expérience et l’efficacité d’un dépistage du SARS-CoV-2 dans deux squats. MATÉRIELS ET M...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Le Bihan, C., Faucherre, V., Mehenni, A., Nantes, D., Da Silva, A., Jaumes, C., Lassalle, F., Le Moing, V., Makinson, A.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2020
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7442032/
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2020.06.443
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author Le Bihan, C.
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description INTRODUCTION: Les personnes vivant dans des squats représentent une population vulnérable et difficilement accessible aux mesures de prévention. Le confinement y est particulièrement difficile. Nous rapportons l’expérience et l’efficacité d’un dépistage du SARS-CoV-2 dans deux squats. MATÉRIELS ET MÉTHODES: L’association médecins du monde réalisait des maraudes auprès des personnes vivant dans des squats, en accord avec les référents associatifs des lieux. Quatre cas de COVID-19 furent ainsi diagnostiqués dans un squat A, et deux cas dans un squat B fin mars 2020, habités majoritairement par des migrants. À l’initiative de médecins du monde, un groupe de travail a organisé un dépistage massif des squats, dans l’objectif de limiter la dissémination virale, en proposant notamment l’isolement de cas COVID-19 dans un hébergement et de renforcer les mesures barrières. Ce groupe était constitué de référents du squat, de médecins du monde, de l’équipe mobile de dépistage du CHU, de l’Agence régionale de santé et pour le squat B, de la Mairie. Préalablement aux actions de dépistage, des médecins informaient les squatteurs des objectifs du dépistage, de la nécessité de respecter les mesures barrières, et évaluaient les besoins pour améliorer les conditions sanitaires. RÉSULTATS: La population du squat A était évaluée à 200 personnes. Il n’existait aucune douche et trois toilettes fonctionnelles, avec des points d’eau extérieurs. Cinquante (25 %) personnes ont donné leur accord pour un dépistage organisé le 20 avril. L’âge moyen des personnes dépistées était de 31 (±16) ans, 26 étaient francophones (52 %) et vivaient à 1,8 (±0,7) personnes par chambre. Dix-neuf personnes (38 %) ont été testées positives, et trois personnes ont accepté d’être transférées dans un centre d’hébergement COVID-19. Il n’a pas été possible de revenir sur site, par opposition de certains squatteurs. Cependant, le 5 juin, une action inter-associative a permis l’installation de 6 toilettes et 6 douches. Le squat B était composé de 120 personnes, et avait quatre toilettes et trois douches fonctionnelles. Après trois passages sur 14 jours, 74 (62 %) personnes furent dépistées, et deux cas supplémentaires furent diagnostiqués. L’âge moyen des personnes dépistées était de 30 (±13) ans, 82 % (51/62) étaient francophones avec 2,2 (±1,4) personnes par chambre. L’intervention était concomitante au don de deux toilettes chimiques, et à la distribution de 200 masques en tissu. Dans ces deux squats, aucun cas n’a nécessité une hospitalisation. CONCLUSION: La prévalence élevée de circulation du SARS-CoV-2 dans les squats impose un dépistage rapide et massif dès le diagnostic d’un cas avéré, puisque tout retard pourrait engendrer une forte dissémination du virus, comme pour le squat A. L’acceptabilité du dépistage, et la possibilité d’intervenir de façon répétée, pourraient dépendre de l’amélioration rapide des conditions sanitaires, comme pour le squat B. Une coordination locale médico-sociale et politique pour ce type d’action est indispensable.
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