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Impact de l’épidémie de 2019-nCoV sur l’activité d’avis téléphonique en infectiologie

INTRODUCTION: En dehors d’une omniprésence médiatique, l’épidémie d’infections par le 2019-nCoV à ses débuts a peu touché directement la France, avec 11 cas confirmés au 15 février 2020. Le temps investi à la prise en charge des cas suspectés par les infectiologues, au centre du dispositif de classe...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Dhersin, R., Vandamme, Y.-M., Sanderink, D., Cormier, H., Abgueguen, P., Dubée, V.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2020
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7442050/
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2020.06.205
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: En dehors d’une omniprésence médiatique, l’épidémie d’infections par le 2019-nCoV à ses débuts a peu touché directement la France, avec 11 cas confirmés au 15 février 2020. Le temps investi à la prise en charge des cas suspectés par les infectiologues, au centre du dispositif de classement des cas proposés par Santé Publique France (SPF), est plus difficilement quantifiable. Cette étude évalue l’impact de cette épidémie sur l’activité des infectiologues affectés à une ligne téléphonique d’avis. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Un questionnaire réalisé sur la plateforme Google Form a été proposé aux infectiologues seniors du 01/02/20 au 10/02/20 inclus via la liste de diffusion infectio-flash et la page Facebook du RéJIF. Ce questionnaire comportait 20 questions permettant de préciser le profil des participants puis d’évaluer l’impact de l’épidémie sur l’ensemble de leurs activités. Les questions étaient de type QCM, QRU, ou échelle linéaire numérique. Il s’intéressait à la période du 20 et le 31/01/2020, correspondant au début de la médiatisation de l’épidémie. RÉSULTATS: Soixante-quinze réponses ont été obtenues, dont 46 de praticiens travaillant en CHU et 23 en hôpitaux publics non universitaires. Vingt-cinq participants exercent en établissement de santé de référence (ESR) pour la prise en charge des situations sanitaires exceptionnelles. La plupart des répondants participent à l’activité de conseil téléphonique en infectiologie, dont seulement un tiers (n = 22) sur des plages horaires dédiées. Quarante-sept pour cent (n = 35) des participants ont été sollicités par téléphone au sujet de l’épidémie moins de 6 fois au cours de la période considérée, 29 % (n = 22) entre 6 et 15 fois et 24 % (n = 18) plus de 15 fois. Les participants déclarent avoir reçu des appels émanant du SAMU (n = 41 participants), de médecins généralistes (n = 39) et de médecins hospitaliers (n = 38), mais également de l’ARS (n = 23), de journalistes (n = 20) et du public (n = 17). Les principaux motifs de sollicitation étaient des demandes d’informations sur l’épidémie (n = 52), la classification de cas suspects (n = 49) et des demandes d’hospitalisation pour des cas potentiels (n = 26). L’impact ressenti de l’épidémie sur la charge de travail variait significativement en fonction du lieu d’exercice. Chez les participants exerçant en CHU, le score médian mesurant cet impact était de 5 sur une échelle allant de 1 à 10 (1 correspondant à une absence d’impact), contre 3 chez les autres participants (p = 0,008, test de Mann–Whitney). La capacité à assurer ses missions habituelles était également significativement plus altérée en CHU (score médian à 6 contre 2, p = 0,0002), en particulier dans les ESR (score médian 7 contre 2,5, p < 10(−4)). Les critères de définition des cas proposés par SPF au cours de la période d’étude ont été respectés chez 60 % des participants (n = 49), 39 % d’entre eux (n = 29) ayant jugé ces critères trop restreints, en particulier le paramètre géographique (province de Hubei). CONCLUSION: Cette enquête suggère que l’épidémie de 2019-nCoV a eu un impact significatif dès son début sur l’activité des services d’infectiologie, en particulier dans les CHU et les ESR.