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Sévérité de l’infection COVID-19 chez les patients transplantés rénaux d’un centre francilien

INTRODUCTION: Le phénotype du COVID-19 est très variable. Identifier et caractériser les populations à risque d’évolution défavorable est cruciale. L’objectif de cette étude est de décrire l’infection COVID-19 dans une population de transplantés rénaux (TR). MATÉRIELS ET MÉTHODES: Il s’agit d’une ét...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Gressens, S., Melica, G., Vindrios, W., Stehle, T., Andureau, E., Gallien, S., Grimbert, P., Matignon, M., Joher, N.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2020
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7442053/
http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2020.06.166
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Le phénotype du COVID-19 est très variable. Identifier et caractériser les populations à risque d’évolution défavorable est cruciale. L’objectif de cette étude est de décrire l’infection COVID-19 dans une population de transplantés rénaux (TR). MATÉRIELS ET MÉTHODES: Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique des TR atteints de COVID-19 de février à mai 2020. Les cas confirmés par PCR et les cas possibles (clinique et lésions pulmonaires scanographiques compatibles) ont été inclus. La mortalité a été comparée avec celle de la population générale non transplantée dans le même centre. RÉSULTATS: Parmi 1004 TR, 34 dont 26 hommes ont été atteints de COVID-19, avec un délai médian de 6 ans [2,2–10,3] après la transplantation. Deux patients avaient été transplantés dans les 6 mois précédents. L’âge moyen était de 61 ans [23–81]. Les principales comorbidités étaient une hypertension artérielle (31 cas, 94 %), une cardiopathie (16 cas, 47 %) et un diabète (14 cas, 41 %). Le traitement de maintenance associait les inhibiteurs de la calcineurine, les anti-métabolites et les corticoïdes chez 22 patients (65 %). Le débit de filtration glomérulaire estimé était de 40 mL/min/1,73 m(2) [32–52]. Neuf patients (26,5 %) avaient déjà présenté des complications infectieuses pulmonaires après la greffe. Trente patients (88 %) ont été hospitalisés avec un délai médian de 7,7 jours [3–9,5] après le début des symptômes. Les signes cliniques initiaux principaux étaient une fièvre (n = 28,82 %), une toux (n = 23, 68 %), une dyspnée (n = 16, 47 %) et une diarrhée (n = 12, 35 %). À l’admission on observait une lymphopénie chez 18 patients (53 %), une CRP médiane à 84 mg/L [31,2–99,8] et une PCT médiane à 0,25 μg/L [0,19–0,4]. Sept patients sur 18 (39 %) présentaient une atteinte parenchymateuse pulmonaire sévère (plus de 50 %) au scanner. Les traitements spécifiques comprenaient l’hydroxychloroquine (n = 6, 18 %), l’association lopinavir/ritonavir (n = 1, 3 %), les anti-IL6 (n = 2, 6 %). L’arrêt d’un des immunosuppresseurs a été effectué chez 20 patients. Une forme clinique sévère (admission en réanimation ou oxygénothérapie ≥ 9 L/min) est survenue chez 20 patients (61 %). Le délai d’admission en réanimation était de 2,5 jours [0–6,5] depuis l’hospitalisation. Vingt patients (61 %) ont présenté une insuffisance rénale aiguë dont 6 nécessitant de l’hémodialyse. Quinze patients (44 %) sont décédés dans un délai de 11 jours [7–16] après l’hospitalisation. Le taux de décès chez les patients hospitalisés pour COVID-19 non TR était de 15,4 %. CONCLUSION: Les patients transplantés rénaux sont une population à haut risque de forme sévère de COVID-19 avec un taux de mortalité approchant 50 % dans cette étude. Le renforcement des stratégies préventives et de dépistage semble primordial chez ces patients immunodéprimés et à fort risque cardiovasculaire.