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Prescription des bloqueurs du SRAA avant et après l’admission chez les patients hospitalisés pour COVID-19, et association avec la mortalité. Implications pour l’interprétation des études observationnelles sur le rôle des bloqueurs du SRAA durant l’infection à SARS-CoV-2
INTRODUCTION: Le rôle des bloqueurs du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) durant la COVID-19 est controversé. Les études observationnelles analysant le lien entre la prise de bloqueurs du SRAA et l’évolution de la maladie ont montré des résultats très divergents, avec un effet potentiell...
Autores principales: | , , , , , , , , , |
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Formato: | Online Artículo Texto |
Lenguaje: | English |
Publicado: |
Published by Elsevier Masson SAS
2020
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Materias: | |
Acceso en línea: | https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7442069/ http://dx.doi.org/10.1016/j.medmal.2020.06.187 |
Sumario: | INTRODUCTION: Le rôle des bloqueurs du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) durant la COVID-19 est controversé. Les études observationnelles analysant le lien entre la prise de bloqueurs du SRAA et l’évolution de la maladie ont montré des résultats très divergents, avec un effet potentiellement protecteur, neutre ou même délétère. L’objectif de notre étude était de décrire les modifications de prescription des bloqueurs du SRAA chez les patients hospitalisés pour COVID-19 et la mortalité en fonction des différents schémas d’exposition, et de discuter les études existantes à la lumière de ces résultats. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Il s’agit d’une étude rétrospective des patients hospitalisés pour COVID-19 dans le service de maladie infectieuse de l’hôpital Bichat (Paris) du 23 janvier au 29 avril 2020. La prescription de bloqueurs du SRAA (IEC ou ARA2), avant l’hospitalisation, et durant les 7 premiers jours d’hospitalisation était recueillie. Le critère de jugement principal était la mortalité à 30 jours suivant l’admission à l’hôpital. RÉSULTATS: Trois cent quarante-sept patients ont été inclus dans l’étude, parmi lesquels 117 (34 %) recevaient des bloqueurs du SRAA avant l’hospitalisation. L’âge moyen était de 61 [51–72] ans, 209 (60 %) étaient des hommes, 169 (49 %) étaient hypertendus. Les bloqueurs du SRAA étaient arrêtés dans les 7 premiers jours d’hospitalisation chez 39 (33 %) des patients traités au préalable. Quarante-sept patients (14 %) sont décédés avant j30. Les taux de mortalité étaient respectivement de 17 % (20/117) et 12 % (27/220) chez les patients exposés et non exposés aux bloqueurs du SRAA avant l’hospitalisation (OR brut 1,60 [IC95 : 0,82–2,89] et ajusté 0,62 [0,25–1,48] pour les patients traités versus non traités). La mortalité était de 33 % (17/39) quand le traitement était interrompu à l’hôpital, 8 % (7/84) quand le traitement était maintenu ou introduit, et 12 % (27/220) chez les patients jamais exposés. L’effet apparemment protecteur des bloqueurs du SRAA (OR ajusté 0,25 [IC95 % : 0,09–0,65] pour une exposition versus non-exposition intra-hospitalière) reflète des biais majeurs, le principal d’entre eux étant l’arrêt du traitement chez les patients les plus sévères, et inversement. CONCLUSION: Cette étude ne montre pas d’association significative entre l’exposition pré-hospitalière aux bloqueurs du SRAA et la mortalité à 30 jours, après ajustement sur les principales comorbidités. Les modifications de prescription après l’admission à l’hôpital sont fortement influencées par la sévérité des patients, expliquant l’effet apparemment protecteur associé au traitement intra-hospitalier. Ces biais de prescription rendent les études observationnelles inadaptées à l’étude du lien entre l’exposition hospitalière aux bloqueurs du SRAA et l’évolution de la maladie. |
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