Impact de la pandémie Covid 19 sur les adolescents asthmatiques en Alsace, durant le premier confinement

INTRODUCTION: L’Alsace a été particulièrement impactée par la première vague épidémique liée au Covid 19. Nous avons évalué l’impact de cette crise sanitaire sur des adolescents asthmatiques. MÉTHODES: Au 1(er) déconfinement, au cours d’une consultation, nous avons proposé un questionnaire à des adolescents asthmatiques suivis au CHR Haguenau ou au CHRU de Strasbourg. Nous avons recueilli les données concernant une possible infection par le SARS-COV2, le contrôle de l’asthme, des allergies, l’observance, les activités physiques, l’adhésion aux gestes barrière, et leurs attitudes et craintes envers la reprise de l’école. RÉSULTATS: Vingt trois adolescents, âgés de 11 à 17 ans ont été inclus. Un seul rapportait une symptomatologie compatible avec la COVID19, et 7 un cas familial. Dans l’ensemble, distanciation sociale et lavage des mains semblaient respectés, mais pas le port de masque. Vingt patients avaient un traitement de fond, qu’ils ont maintenu. Dans la majorité des cas l’asthme est resté contrôlé. Seul un patient a nécessité une corticothérapie orale. Les activités sportives ont été poursuivies durant le confinement par 50 % des patients et 96 % s’aéraient régulièrement. 74 % étaient allergiques, dont 65 % aux pollens. Seuls 27 % décrivaient une majoration des symptômes par rapport aux années précédentes. 2 adolescents allergiques aux allergènes d’environnement intérieur étaient plus gênés pendant cette période. Le vécu du confinement a été évalué en moyenne à 6,47/10. En ce qui concerne la reprise des cours, 56 % y étaient favorables, 26 % y étaient opposés. CONCLUSION: Pendant le premier confinement lié à la pandémie Covid19, dans notre région particulièrement impactée, l’asthme des adolescents est resté bien contrôlé. L’observance thérapeutique n’a pas été altérée malgré les premières rumeurs concernant la corticothérapie inhalée. La majorité des asthmatiques avec allergies associées ne présentait pas d’aggravation. Les adolescents tenaient à respecter les gestes barrières pour retourner à l’école ou pratiquer une activité physique collective. Alertés, par le manque de masque, et soutenus par la fondation Gregory Pariente, nous avons pu équiper ces adolescents.