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Dispositifs de signalement pour violences conjugales et intrafamiliales en France - Connaissance et utilisation par les femmes pendant le confinement pour COVID-19

INTRODUCTION: Un pourcent (1 %) des femmes de 18-75 ans en France sont victimes de violences entre partenaires intimes (VPI) et intrafamiliales (VIF). Durant le premier confinement pour COVID-19 les dispositifs de signalement des VPI/VIF préexistants ont été renforcés, de nouveaux ont été créés et o...

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Detalles Bibliográficos
Autores principales: Mussa, A., Pradier, C., Maccagnan, S., Delotte, J.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8138902/
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2021.04.091
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Un pourcent (1 %) des femmes de 18-75 ans en France sont victimes de violences entre partenaires intimes (VPI) et intrafamiliales (VIF). Durant le premier confinement pour COVID-19 les dispositifs de signalement des VPI/VIF préexistants ont été renforcés, de nouveaux ont été créés et ont enregistré une augmentation des signalements de 32 % dès le début du confinement avec des disparités régionales. Aucune étude, à notre connaissance, n’a mesuré l’accessibilité de ces dispositifs en population générale, et ce qu’elle en connaît, que ce soit pendant le confinement ou en dehors. L’objectif est de déterminer la proportion de la population française féminine qui a connaissance de ces dispositifs et qui a pu en avoir recours durant le premier confinement. MÉTHODES: Analyse secondaire d’une étude observationnelle par questionnaire anonyme (diffusé via réseaux sociaux, Ordres professionnels, associations d’aide aux victimes, réseaux de périnatalité, Protection maternelle et infantile) conduite du 19/05/20 au 10/07/20 auprès des femmes de plus de 15 ans résidentes en France. Etaient recueillis, les caractéristiques sociodémographiques, l’existence des types de VPI selon l’OMS (psychologiques, physiques/sexuelles, cyberviolence, coercition sexuelle) et VIF, leur fréquence avant confinement, leurs évolutions pendant, la connaissance des principaux dispositifs de signalement pour violences et leurs recours (numéro 3919, Alerte pharmacie, SMS 114). Les analyses bivariées des variables qualitatives ont été réalisées à l’aide du logiciel R.3.5.1. L’analyse multivariée est en cours. L’étude a été déclarée à la CNIL. RÉSULTATS: Au total, 722/1211 femmes incluses (59,6 %) déclaraient subir au moins un type de VPI/VIF avant confinement qui a perduré pendant pour 89,8 % (648/722). L’âge moyen était de 34,1 ans (± 10,4). Durant le confinement les VPI psychologiques, cyberviolence et VIF avaient diminué (respectivement 92 % versus 85,3 %, p < 0,001 ; 13,6 % versus 8,2 %, p < 0,01 ; 13,7 % versus 4,4 %, p < 0,001) alors que les VPI physiques/sexuelles et la coercition sexuelle étaient stables (respectivement 12,5 % versus 11,6 %, p = 0,58 ; 11,3 % versus 8,6 %, p = 0,10). 10/722 (1,4 %) avaient déclaré des coupures/hématomes, 2/722 (0,3 %) des entorses/brûlures/luxations, 2/722 (0,3 %) une hospitalisation. 16/489 (3,3 %) non-victimes avant confinement avaient subi des violences de tous types pendant. Les trois dispositifs étaient aussi méconnus des victimes avant confinement que des non-victimes : plateforme 3919 (34,3 % versus 31,9 %, p = 0,38), Alerte pharmacie (44,5 % versus 41,3 %, p = 0,28), SMS 114 (55,1 % versus 54 %, p = 0,54) ; 0,6 % versus 0,4 % (p > 0,99), 1,9 % versus 2,5 % (p = 0,54) et 2,4 % versus 1,6 % (p = 0,39) avaient découvert le 3919, l’Alerte pharmacie et le SMS 114 après le déconfinement. Une femme sur 722 avait appelé elle-même le 3919., 15/722 (2,1 %), 6/722 (0,8 %) et 7/722 (1 %) n’avaient pas pu signaler les violences au 3919, dans une pharmacie ou par SMS ; 19/722 (2,6 %) par peur des représailles, 4/722 (0,6 %) empêchées par leur conjoint/entourage. Six sur 722 (0,8 %) avaient déposé plainte, 6/722 (0,8 %) contacté d’autres plateformes de signalement, 5/722 (0,7 %) les services sociaux, et 9/722 (1,2 %) consulté un professionnel de santé. CONCLUSION: Très peu d’actes de VPI/VIF ont été déclarés via les dispositifs de signalement. Les VPI/VIF ici n’entraient pas dans les statistiques officielles. Sans minimiser leur nécessité, ces dispositifs semblent mal connus de la population, même chez les victimes de VPI/VIF. Une meilleure visibilité/accessibilité et un dépistage systématique des violences sont nécessaires.