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Retentissement de la pandémie de COVID-19 sur la prise en charge oncologique des patients : résultats de l’étude COVIPACT

INTRODUCTION: Les patients traités pour un cancer étant à risque de développer des formes sévères de COVID-19, les autorités sanitaires ont émis des recommandations pour optimiser leur prise en charge dès le printemps 2020. En quelques semaines, la prise en charge des patients en onco-hématologie a...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Lequesne, J., Joly, F., Clarisse, B., Lefèvre-Arbogast, S.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8138907/
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2021.04.131
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Les patients traités pour un cancer étant à risque de développer des formes sévères de COVID-19, les autorités sanitaires ont émis des recommandations pour optimiser leur prise en charge dès le printemps 2020. En quelques semaines, la prise en charge des patients en onco-hématologie a été bouleversée pour limiter le risque de contamination par la COVID-19, entraînant possiblement une peur, une anxiété ou des troubles psychologiques tels qu’un stress post-traumatique. Dans ce contexte de pandémie, l’étude COVIPACT (NCT04366154) vise à décrire les adaptations de traitements oncologiques ou de prise en charge, et l’état psychologique des patients à différents temps de la pandémie. Nous présentons ici les résultats portant sur la prise en charge oncologique. MÉTHODES: Les patients traités pour un cancer solide ou hématologique et reçus en hôpital de jour des deux centres de lutte contre le cancer de Normandie pendant la période du premier confinement (mars-mai 2020) ont été inclus. Les modifications thérapeutiques décidées lors de réunions de concertation pluridisciplinaires ont été recueillies dans les dossiers médicaux. Les facteurs cliniques associés à une adaptation de prise en charge ont été recherchés par des modèles de régression logistique. RÉSULTATS: Au total, 734 patients ont été analysés, d’âge médian 64 ans [24-89] et comptant 69 % de femmes ; 724 (99 %) présentaient un cancer solide, dont 60 % au stade métastatique, et 49 % bénéficiaient d’un traitement de première ligne. Les patients étaient principalement traités par chimiothérapie seule (49 %), chimiothérapie associée à une thérapie ciblée (17 %), thérapie ciblée seule (19 %), ou immunothérapie seule (8 %), les autres recevant une combinaison de traitements ; 272 patients (37 %) ont commencé ce traitement pendant la période de confinement. Au total, 195 patients (27 %) ont eu une adaptation de traitement ou de prise en charge d’un ou plusieurs types, dont 29 % de décalages de cures, 27 % de modifications de suivi (principalement télé ou visio-consultation), 16 % d’interruptions de traitement et 27 % de modifications du rythme d’administration. Ces adaptations étaient significativement associées au type de traitement (p < 0,001, régression logistique multivariable), plus souvent observées chez les patients traités par immunothérapie seule (43 %) ou thérapie ciblée seule (46 %), et moins souvent chez ceux traités par chimiothérapie seule (16 %). Par ailleurs, les patients traités pour une première ligne ou ayant un traitement initié pendant le confinement étaient moins sujets à voir leur prise en charge ou traitement adapté (respectivement 21 %, p = 0,018 et 14 %, p < 0,001). Les soins de support ont plus souvent été interrompus chez les patients dont la prise en charge a été adaptée (65 % versus 51 %, p < 0,001, n = 89). Par ailleurs, la crainte d’être infecté par la COVID-19 lors d’une consultation en centre de soins n’a pas été majorée chez les patients sans modifications de leur prise en charge classique ou de traitement tel qu’initialement prévu. CONCLUSION: Le premier confinement national instauré pendant la pandémie de COVID-19 a induit une adaptation de traitement ou de prise en charge chez plus d’un quart des patients, décidée collégialement sur la base des traitements instaurés et le statut de la maladie, dans le respect des recommandations. L’impact à moyen terme de cette adaptation sur l’évolution de la maladie reste à étudier.