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Consommation d’antibiotiques à l’ère de la COVID-19 : analyse et comparaison entre la 1(re) et 2(e) vague

INTRODUCTION: La proportion de surinfections bactériennes au cours de la COVID-19 varie selon les études et est estimée à moins de 10 % en service de médecine. En revanche, des études montrent que 60 à 90 % des patients ont reçu une antibiothérapie lors de la 1(re) vague. L’objectif de notre étude e...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Meunier, C., Neau, D., Puges, M., Cazanave, C., Desclaux, A.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8327520/
http://dx.doi.org/10.1016/j.idnow.2021.06.156
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: La proportion de surinfections bactériennes au cours de la COVID-19 varie selon les études et est estimée à moins de 10 % en service de médecine. En revanche, des études montrent que 60 à 90 % des patients ont reçu une antibiothérapie lors de la 1(re) vague. L’objectif de notre étude est de déterminer l’incidence de la prescription des antibiotiques chez les patients hospitalisés pour COVID-19 dans un service hospitalo-universitaire de maladies infectieuses et tropicales, et de comparer cette consommation entre les 2 vagues successives. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective. Le recueil des données médicales s’est fait par extraction PMSI du dossier médical partagé informatique. Ont été inclus tous les séjours COVID-19 (PCR ou TDM positif) sans passage en réanimation pendant l’année 2020. Nous avons comparé les patients hospitalisés lors de la 1(re) vague (V1) du 28 février au 31 août et lors de la 2(e) vague (V2) du 1(er) septembre au 31 décembre. Les données cliniques, paracliniques (microbiologie, radiologie) et thérapeutiques (utilisation d’une corticothérapie, antibiothérapie de plus de 48 h) ont été recueillies. RÉSULTATS: Au total, 237 patients ont été inclus, 103 pendant la V1 et 134 pendant la V2. En V1, 55 % des patients (57/103) ont reçu une antibiothérapie (durée moyenne 7,7 jours) contre 21 % (28/134), pour une durée moyenne de 6,8 jours, en V2 (p = 4 × 10(−8)). En V1, 45 % des patients ont bénéficié d’un prélèvement respiratoire (46/103) contre 31 % (42/134) en V2 (p = 0,028). Quatorze pour cent (8/57 et 4/28) des antibiothérapies en V1 et V2 étaient documentées. La tomodensitométrie retrouvait des images de condensation alvéolaire suspectes de surinfection bactérienne chez 25 % (14/57) et 32 % (9/28) des patients sous antibiothérapie en V1 et V2 respectivement. Sur le plan biologique, le taux moyen de CRP était plus élevé chez les patients traités par antibiotiques (142,2 mg/L en V1 et 135,4 mg/L en V2) en comparaison aux patients non traités (86,4 mg/L et 99 mg/L respectivement). Au total, 69 % des patients hospitalisés ont nécessité une oxygénothérapie, soit 71 patients en V1 et 92 patients en V2 (p = 0,9). Quatre-vingt-neuf pour cent des patients sous antibiothérapie ont nécessité une oxygénothérapie en V1 (51/57) et V2 (25/28), contre 46 % (21/46) et 63 % (67/106) des patients sans antibiothérapie. Sur le plan thérapeutique, 9 % (9/103) et 61 % (82/134) des patients ont bénéficié d’une corticothérapie en V1 et V2 respectivement. La mortalité dans notre cohorte était de 5 % en V1 (5/103) et 7 % (10/134) en V2. CONCLUSION: Notre étude montre une incidence nettement inférieure de l’utilisation des antibiotiques au moment de la 2(e) vague de CoVID-19, chez des patients au profil globalement similaire. Les antibiotiques étaient plus souvent prescrits en cas de CRP élevée et de nécessité d’une oxygénothérapie. Nous faisons l’hypothèse que ces paramètres cliniques et paracliniques ont participé à guider le choix du prescripteur.