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Des conditions hivernales froides et sèches favorisent la transmission du SARS-CoV-2 : une analyse régionale de la première vague dans six pays occidentaux

INTRODUCTION: Une plus forte transmissibilité du SARS-CoV-2 lorsque les conditions météorologiques sont plus froides et sèches a été envisagée dès le début de la pandémie, mais les démonstrations rigoureuses et la quantification de ces effets sont restées peu nombreuses. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Penda...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Landier, J., Paireau, J., Rebaudet, S., Legendre, E., Lehot, L., Fontanet, A., Cauchemez, S., Gaudart, J.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8327523/
http://dx.doi.org/10.1016/j.idnow.2021.06.007
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Une plus forte transmissibilité du SARS-CoV-2 lorsque les conditions météorologiques sont plus froides et sèches a été envisagée dès le début de la pandémie, mais les démonstrations rigoureuses et la quantification de ces effets sont restées peu nombreuses. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Pendant la première vague de l’épidémie, l’Espagne, l’Italie, la France, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont présenté une propagation précoce, une mortalité/morbidité élevée, et une réponse de santé publique initiale limitée, jusqu’à des mesures de confinement national ou régional. Dans un contexte où l’accès aux tests était limité, nous avons estimé le nombre de reproduction de base (R0) régional à partir de la croissance des nombres de décès quotidiens enregistrés tels que rapportés par les autorités sanitaires nationales. Les données météorologiques ont été extraites à partir des données mises à disposition par l’US National Oceanic and Atmospheric Administration via le package R {worldmet}. La relation entre R0 et les paramètres météorologiques a été analysée par un modèle généralisé additif (GAM) sous l’hypothèse d’une relation linéaire ou non linéaire (splines) en ajustant sur la densité de population, la proximité avec la première région touchée du pays et la proportion de personnes > 80 ans. RÉSULTATS: Après exclusion des régions n’ayant pas présenté une phase de croissance exponentielle, 63 régions ont été analysées sur les 128 régions/états des 6 pays étudiés. Le R0 a été estimé sur une durée médiane de 11 jours (interquartile = 9–14). La valeur médiane de R0 était de 2,58 (interquartile = 2,08–2,66). L’humidité absolue médiane était de 4,98 g/m(3) (min-max: 2,26, 11,32) et la température 9.8 °C (min-max: −2, 19,9). Dans le modèle multivarié, la température et l’humidité étaient négativement associées à la transmissibilité du SARS-CoV-2. Une diminution de 1 g/m(3) était associée à une augmentation de 0,15 du R0 (p-value = 0,034, déviance expliquée 33,6 %). La température était également négativement associée au R0, mais avec une relation non linéaire : en dessous de 10 °C, la baisse d’1 °C de la température était associée à une augmentation de 0,16 du R0 (p-value = 0,00655, devance expliquée 41,5 %). CONCLUSION: Nos résultats confirment que la transmissibilité du SARS-CoV-2 dépendait des conditions météorologiques/climatiques en l’absence de mesures de contrôle, durant la première vague, et quantifient cet écart. Il existait un écart de près d’une unité de R0 entre les régions ayant un climat hivernal doux (humidité ∼8 g/m(3), températures ∼10 °C et plus) et celle ayant un climat rigoureux (humidité 3 g/m(3), températures < 5 °C). Cette dépendance repose probablement à la fois sur des effets biologiques sur la survie du virus, sa diffusion et sa capacité à pénétrer les muqueuses hôtes et des effets comportementaux liés aux habitudes hivernales. La transition entre des conditions estivales et automnales dans l’hémisphère nord a probablement contribué à l’accélération de la 2(e) vague dans les pays occidentaux. Les stratégies de contrôle du virus doivent prendre en compte l’augmentation de la transmissibilité en conditions hivernales.