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Optimisation du bon usage des antibiotiques chez les patients COVID 19 hospitalisés après actualisation des recommandations

INTRODUCTION: Si les premières recommandations suggéraient l’utilisation systématique d’antibiotiques (ATB) chez les patients COVID 19 hospitalisés, les données accumulées pendant la 1ère vague ont montré que cette pratique était excessive, la co infection bactérienne étant rare lors de l’admission....

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Deschamps, M., Colombier, M., Lesprit, P., Zuber, B., Devaquet, J.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8327539/
http://dx.doi.org/10.1016/j.idnow.2021.06.068
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Si les premières recommandations suggéraient l’utilisation systématique d’antibiotiques (ATB) chez les patients COVID 19 hospitalisés, les données accumulées pendant la 1ère vague ont montré que cette pratique était excessive, la co infection bactérienne étant rare lors de l’admission. Le HCSP a émis en juin 2020 des recommandations restreignant les indications de prescription d’ATB qui ont été diffusées dans notre hôpital entre les 2 vagues. L’objectif de cette étude était de comparer la proportion de patients admis recevant une ATB au cours des 2 premières vagues et d’évaluer la conformité de l’ATB. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Analyse des dossiers des patients ayant une PCR + en 1(ère) vague (V1 du 16/03 au 30/04/2020) et 2(e) vague (V2 du 19/10/2020 au 10/01/2021). Les données suivantes ont été relevées: présentation clinique, signes de gravité, anomalies TDM, documentation microbiologique, dosage de la procalcitonine (PCT), antibiothérapie (molécule, durée réelle). Une analyse des dossiers a ensuite été réalisée pour définir la conformité de la prescription d’ATB (indication, spectre et durée théorique). RÉSULTATS: Parmi les 879 patients PCR +  546 d’entre eux n’ont pas été inclus (hospitalisés < 48 h = 410, asymptomatiques = 71, autres infections = 65). Les populations des 2 vagues (V1, n= 232, V2= n = 101) sont comparables en âge (moyennes V1 64 ans, V2 67 ans; p = 0.08), sexe (hommes V1 66 %, V2 59 %; p = 0,99) et % de patients admis en réanimation (V1 n = 52, 22,4 %; V2 n = 22, 21,7 %; p = 0,9). Pendant la V1, 100 % des patients (n = 232) ont reçu des ATB contre 44,5 % (n = 45) en V2 (p < 0,001). Les C3G ont été les plus prescrites: 91,4 % (n = 212) des prescriptions d’ATB en V1 et 64,4 % (n = 29) en V2, associées aux macrolides dans 69,3 % (n = 161) et 41,4 % (n = 42). 28 % des prescriptions (n = 65) ont été évaluées comme conformes en V1 contre 68,9 % (n = 31) en V2 (p < 0,001). Les principaux motifs de non-conformité étaient: spectre trop large (V1 n = 94, 40 %, V2 n = 6, 6 %), durée trop longue (V1 n =86, 37 %; V2 n = 12, 12 %), absence d’indication (V1 n = 42, 18 %; V2 n = 1, 1 %). En V1, la durée moyenne réelle d’ATB était plus longue que la durée moyenne théorique (6,1 vs 2,5 j, p < 0,001). En V2 aucune différence n’a été observée (durée moyenne réelle 2,5 j, durée moyenne théorique 2,1 j; p = 0,16)). Les hémocultures (V1 n = 217, 94 %; V2 n = 75, 74 %) et antigénuries (V1 n = 181, 78 %; V2 n = 46, 45,5 %) ont été plus souvent réalisées en V1 (p < 0,001). Peu d’infections étaient microbiologiquement documentées (V1 n = 6; 2,5 %; V2 n= 4; 4 %, p = 0,35). Le dosage de la PCT était plus souvent réalisé en V1 (n= 150; 64,6 %) qu’en V2 (n = 29; 28,7 %; p < 0,001) mais s’est avéré rarement informatif (12 %) pour éviter ou réduire la prescription d’ATB. CONCLUSION: Une évolution nette des pratiques d’ATB est observée au cours des 2 vagues avec une réduction des prescriptions et une amélioration de la qualité de la prescription. La documentation microbiologique étant rare, l’actualisation du protocole de prise en charge a permis de réduire une exposition inutile des patients aux ATB. L’utilisation de la PCT s’est avérée peu utile pour améliorer les pratiques.