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Analyse des consommations locales d’antibiotiques durant la première vague épidémique de COVID-19 (mars–avril 2020) dans un hôpital de référence

INTRODUCTION: Durant la première vague de l’épidémie de COVID-19, notre hôpital a dédié un pavillon à la prise en charge des patients COVID: la consultation de dépistage, le service de maladies infectieuses (SMIT) (38 lits), la réanimation (32 lits) et la post-réanimation (47 lits). Nous nous sommes...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Roquefeuil, L., Lawrence, C., Dinh, A., Bravo, P., Villart, M., Davido, B., Bouchand, F.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8327560/
http://dx.doi.org/10.1016/j.idnow.2021.06.097
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Durant la première vague de l’épidémie de COVID-19, notre hôpital a dédié un pavillon à la prise en charge des patients COVID: la consultation de dépistage, le service de maladies infectieuses (SMIT) (38 lits), la réanimation (32 lits) et la post-réanimation (47 lits). Nous nous sommes intéressés aux consommations d’antibiotiques de ces 3 services dédiés durant la période critique (mars et avril 2020), où aucun contrôle ou suivi des antibiothérapies n’a été possible en pratique. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Les consommations d’antibiotiques de mars et avril ont été extraites du logiciel de gestion pharmaceutique et les données d’hospitalisation complètes (nombre de journées facturables par service, sur ces 2 mois) ont été fournies par la direction des finances. Les données ont été importées dans la plateforme de surveillance Consores® (CPIAS grand est). Les rapports de consommations d’antibiotiques en doses définies journalières (DDJ) pour 1000 journées d’hospitalisation (JH) ont été édités pour le pavillon COVID, avec le détail par service, ainsi que par antibiotique et famille d’antibiotiques. Ces données ont été comparées aux consommations en DDJ/1000 JH de l’année 2019, choisie comme période de référence. RÉSULTATS: La consommation d’antibiotiques totale en mars avril 2020 était de 696 DDJ/1000 JH, vs 505 en 2019 (+38 %). Pour le service de réanimation, la consommation globale était de 1382 DDJ/1000 JH vs 1052 en 2019 (+31 %), celle du SMIT était de 1083 DDJ/1000 JH sur la période COVID vs 1070 en 2019 (+1 %) et celle de la post-réanimation était de 370 DDJ/1000 JH vs 148 en 2019. Les indications des antibiothérapies sur cette période étant presqu’exclusivement des pneumonies, les consommations des céphalosporines de 3(e) génération ont quadruplé (174 DDJ/1000 JH pour ceftriaxone et cefotaxime vs 43 en 2019) et l’azithromycine est devenu l’antibiotique le plus consommé : 145 DDJ/1000 JH vs 5 en 2019. En réanimation, les consommations de carbapénèmes et fluoroquinolones ont augmenté de 46 % et 78 % respectivement, alors que celle des pénicillines a diminué de 60 %. CONCLUSION: Les consommations d’antibiotiques ont fortement augmenté durant la période critique de l’épidémie de pneumonie liée au SARS-Cov2, notamment l’azithromycine, initialement très utilisée dans la prise en charge de ces patients. Il en est de même pour les céphalosporines de 3(e) génération, dont l’utilisation a fortement augmenté pour de multiples raisons : délais de rendu des résultats de dépistage, traitements en réanimation par des anticorps monoclonaux nécessitant une antibioprophylaxie anti-méningocoque pendant 2 semaines, non-disponibilité de l’équipe opérationnelle d’infectiologie. Il est à noter que les antibiotiques à spectre large ont été beaucoup utilisés en réanimation.