Impact de la pandémie à COVID-19 sur les voyages internationaux

INTRODUCTION: L’avènement de la pandémie de COVID-19 déclarée début 2020 a été responsable d’une crise sanitaire générant plus de 130 millions de cas et près de 3 millions de décès. Son impact économique est majeur, notamment sur le tourisme mondial : les voyages internationaux ont chuté de 87 % en janvier 2021 par rapport à 2020 selon l’organisation mondiale du tourisme. Nous étudions ici l’impact de la pandémie sur les voyages dans un centre de vaccinations internationales parisien. MATÉRIELS ET MÉTHODES: À partir des données du dossier médical informatisé du Centre de vaccinations internationales (CVI), nous avons analysé les dossiers des voyageurs internationaux venus pour une vaccination et/ou une consultation durant deux périodes : du 1(er) mars 2019 au 29 février 2020 versus 1(er) mars 2020 au 28 février 2021. RÉSULTATS: Le nombre total de voyageurs a baissé de 81 % entre les 2 périodes : de 42 978 à 8242. La diminution concerne tous les voyages quelle qu’en soit la durée. La baisse la moins forte a concerné les voyages de plus de 90 jours avec – 65 % entre les 2 périodes vs – 83 % pour les séjours de durée inférieure. On observe une diminution drastique des voyages vers l’Asie (−94 %), et une baisse moindre vers l’Afrique (−75 %). Ainsi, les séjours en Asie ne représentent plus que 3 % des voyages contre 22 % avant la COVID-19, les séjours vers l’Afrique passant eux de 57 à 74 % de la totalité des séjours. Quatre des cinq pays les plus visités restent inchangés : Côte d’Ivoire, Sénégal, Tanzanie, République Démocratique du Congo. L’âge médian des voyageurs suit une pente descendante progressive passant de 38,8 ans en mars 2019 à 25,1 ans en février 2021. Si l’on se focalise sur les consultations de médecine des voyages, on observe une baisse de 2429 à 706. Avant l’épidémie, ces consultations concernaient des séjours courts (< 90 jours) dans 84 % des cas et des expatriations (9,5 %), contre 60,6 % et 34,1 % respectivement après mars 2020. Pour les séjours courts, on note une baisse de 89,5 % des séjours de tourisme, de 73 % des séjours professionnels et de 47 % des visites aux apparentés (VFR). En proportion, 62 % des voyageurs étaient des touristes, 21 % des professionnels et 17 % des VFR avant l’épidémie contre respectivement 31 %, 26 % et 43 % après. Concernant les longs séjours, les expatriations, tout en restant stables, en représentent la quasi-totalité (86 %) vs 60 % avant l’épidémie, la part des tours du monde ayant fondu. Parmi ces expatriés, 79 % le sont pour des raisons professionnelles après l’épidémie vs 59 % avant celle-ci, alors que les déplacements pour stage/études et volontariat international ont chuté de plus de 50 %. CONCLUSION: L’épidémie de COVID-19 a eu un impact majeur sur les voyages internationaux et sur l’activité des CVI, avec une réduction des passages de 81 % dans notre centre. Cet effet a particulièrement touché le continent asiatique dont les pays ont maintenu le plus haut niveau de restrictions sur les voyages. L’impact sur les séjours vers l’Afrique a été moindre dans notre centre, témoignant probablement des voyages des VFR. Les expatriations professionnelles ne semblent avoir été que peu touchées. En revanche, les séjours de tourisme ont notablement diminué de même que l’âge des voyageurs, traduisant une nette chute des voyages des séniors.