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Quand un soignant devient patient de la COVID 19 Retour des entretiens psychologiques
INTRODUCTION: Au cours de la première vague de la COVID 19 de nombreux soignants ont été contaminés. Dans cette situation sanitaire inédite et dans un contexte d’incertitude sur l’évolution de la maladie, les conséquences physiques et psychologiques possibles nous ont conduites à proposer un bilan à...
Autores principales: | , , , |
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Formato: | Online Artículo Texto |
Lenguaje: | English |
Publicado: |
Published by Elsevier Masson SAS
2021
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Materias: | |
Acceso en línea: | https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8327590/ http://dx.doi.org/10.1016/j.idnow.2021.06.051 |
Sumario: | INTRODUCTION: Au cours de la première vague de la COVID 19 de nombreux soignants ont été contaminés. Dans cette situation sanitaire inédite et dans un contexte d’incertitude sur l’évolution de la maladie, les conséquences physiques et psychologiques possibles nous ont conduites à proposer un bilan à distance en hôpital de jour à tous les soignants dépistés positifs en PCR Covid 19 dans l’établissement. En complément d’un bilan somatique et d’ateliers de groupe (chorale et jeu Trivial-Covid), il s’agissait d’accueillir la parole du soignant, de donner la possibilité de verbaliser l’impact de la maladie dans la vie familiale (contamination des proches, rejet, soutien…) et professionnelle (surcharge de travail, abandon de poste..), de mettre en mot les émotions du vécu de la maladie. Les objectifs étaient de repérer le trauma, les troubles de stress aigus, les troubles de stress post-traumatique (TSPT), et proposer un suivi si nécessaire. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Parmi les 142 soignants concernés, 120 ont accepté le bilan entre fin avril et début juillet, 2 mois environ après le diagnostic de Covid-19. Un entretien avec une psychologue a été systématiquement proposé (1 seul refus). Les entretiens ont permis un recueil semi-qualitatif d’items cliniques. Un suivi à distance a été proposé systématiquement, et accepté par 60 (50 %), en groupe de parole, et/ou en entretien individuel. RÉSULTATS: L’entretien psychologique a été très bien accepté et le nombre d’items cliniques repérés variaient entre 1-5 (76 %) et 6-10 (24 %). Les émotions post-traumatiques les plus fréquemment retrouvées étaient I’inquiétude (78 %), et la peur ou terreur (61 %). La culpabilité (23 %), la tristesse (22,5 %), les situations de rejet (20 %), la colère (17,5 %), le sentiment de solitude (16,6 %) étaient également souvent présentes. Plus rarement, honte (6 %), humiliation (6 %), et stigmatisation (5 %) étaient retrouvées. De façon plus inquiétante, des TSPT ont été repérés, symptômes d’éveil avec angoisse majeure (48 %), humeur négative (15 %), symptômes envahissants (14 %), symptômes d’évitement (6 %), et dissociatifs (4 %). Des idées de mort ont été verbalisées par 44 personnes (36,6 %). Malgré un suivi envisagé pour 60 personnes, seuls 12 soignants ont été revus par les psychologues (1 à 6 séances), et 3 adressés à l’extérieur. CONCLUSION: Dans une population soignante très hétérogène, l’entretien psychologique proposé en HDJ a été accepté par la quasi-totalité des soignants. Une verbalisation des émotions a permis de repérer un taux important d’émotions post-traumatiques, de TSPT, et des idées morbides. Les entretiens psychologiques ont participé à une prise de soin des soignants très importante dans ce contexte, et ont possiblement évité la persistance des symptômes. Malgré un accueil initial très favorable du suivi à distance, seuls 15 soignants ont été revus. Mais l’évaluation globale de cette prise en charge multi disciplinaire était excellente (99/110 réponses notation ≥ 9/10). Ces résultats incitent à la diffusion de cette prise en charge pour le personnel soignant en période de crise. |
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