Cargando…

Covid-19 à La Réunion : peut-on parler d’un « confinement des pathologies » pour les passages aux urgences et les consultations en médecine libérale en 2020 ?

INTRODUCTION: En mars 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) déclare comme une pandémie le SARS-CoV-2. À la Réunion, la dynamique de l’épidémie en termes de temporalité et de conséquences sur le système de santé a été différente de la métropole. Le confinement a été mis en place à partir de...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Daoudi, J., Vincent, M., Vague, A., Guihard, B., Pontais, I., Menudier, L.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8327594/
http://dx.doi.org/10.1016/j.idnow.2021.06.225
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: En mars 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) déclare comme une pandémie le SARS-CoV-2. À la Réunion, la dynamique de l’épidémie en termes de temporalité et de conséquences sur le système de santé a été différente de la métropole. Le confinement a été mis en place à partir de la mi-mars 2020 alors que la circulation de cas autochtones était absente. Une circulation de la Covid-19 a été détectée plus tard en lien avec les vacances scolaires et la reprise des vols commerciaux. Face à cette pandémie, des études ont montrées une baisse des passages aux urgences. Notre objectif est de quantifier et déterminer si la Covid-19 a entraîné une baisse des recours aux urgences et en médecine libérale à La Réunion. MATÉRIELS ET MÉTHODES: Notre étude repose sur une analyse des passages aux urgences en 2019 et 2020. Les consultations en médecine de ville proviennent de la Caisse Générale de la Sécurité Sociale (CGSS). Une comparaison temporelle des passages aux urgences toutes pathologies et pour 4 pathologies (grippe, dengue, gastro-entérite et bronchiolite chez le moins de deux ans) en 2019 versus 2020 a été développée. Pour évaluer l’impact de la Covid-19, une description par âge et sexe a été effectuée. RÉSULTATS: En médecine de ville, à partir de la semaine 14, on constate une forte baisse des consultations avec un maximum de 40 %. À la sortie du confinement, les consultations reprennent un niveau comparable à 2019. La baisse des passages aux urgences lors du confinement est de 39 % avec un maximum de 52 %. À la fin du confinement, une reprise des passages aux urgences s’amorce mais, sans rattraper le niveau de 2019. Pour 2020, la baisse totale est de 20 %. Une analyse selon le sexe ne montre aucune différence. Une description par âge montre une diminution dans le recours aux urgences. Les 0-15 ans sont les plus impactés avec une baisse de 61,4 % pendant le confinement et 38 % sur l’année 2020. La Covid-19 a un impact restreint chez les 65 ans et plus avec une baisse de 23,7 % pendant le confinement et 17,4 % sur l’année 2020. La gastro-entérite et la bronchiolite chez les moins de 2 ans connaissent les plus fortes baisses avec respectivement 73,7 % et 72,6 % pendant le confinement. Pour la grippe, la baisse est de 34 %. Elle est moins prononcée pour la dengue (26,2 %). Le confinement a également provoqué la baisse de 30% des analyses biologiques pour détecter la dengue. CONCLUSION: Le confinement a eu impact indéniable et pérenne en 2020 dans la baisse des passages aux urgences et en médecine de ville. Une hypothèse à cette baisse des passages aux urgences est que les hôpitaux ont été perçus comme des lieux à éviter puisque à haut risque de contamination par la Covid-19. L’application des gestes barrières a facilité une baisse des virus saisonniers du type grippe et gastro-entérite suscitant mécaniquement, la diminution de recours des urgences et des consultations en médecine de ville.