Chirurgie des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et COVID-19 : étude européenne multicentrique (COVIBD-SURG)

BUT: Comparer les résultats postopératoires des patients opérés d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) pendant l’épidémie de coronavirus-19 (COVID-19) dans des hôpitaux avec (HC19) ou sans patients COVID-19 (HSC19). MÉTHODES: Étude rétrospective dans 7 centres européens (six HC19 et un HSC19) pendant le premier pic de COVID-19. Les variables prédictives du risque de complications postopératoires ont été analysées à l’aide d’une analyse de régression logistique. RÉSULTATS: Quatre-vingt-onze patients (59 hommes, 65 %) ont été opérés d’une maladie de Crohn (54, 59 %) ou d’une rectocolite hémorragique (37, 41 %) : 66 (73 %) dans des HC19 et 25 (27 %) dans l’HSC19. Une proportion plus élevée de patients des HC19 a été opérée en urgence (48 % vs 24 %, p = 0,035), n’a pas arrêté les traitements biologiques (15 % vs 0 %, p = 0,039), a été opéré sans test COVID-19 (20 % vs 0 %, p = 0,0033), et a été admise en soins intensifs (11 % vs 0 %, p = 0,032). Trois patients (5 %) ont eu une infection COVID-19 postopératoire. Un traitement corticoïde (odds ratio [OR] = 4,10, IC95 % : 1,14–15,3, p = 0,03), la présence de comorbidités (OR = 3,33, IC95 % : 1,08–11, p = 0,035) et une maladie de Crohn (vs rectocolite hémorragique, OR = 3,82, IC95 % : 1,14–15,4, p = 0,028) étaient associés à un risque de complications postopératoires modérées à sévères. CONCLUSIONS: Les patients avec MICI semblent pouvoir être opérés sans sur risque quel que soit le statut COVID-19 de l’hôpital. Il faut cependant considérer le risque de COVID-19 postopératoire.