Infection par le coronavirus COVID 19 chez les transplantés rénaux : l’expérience de l’hôpital Sahloul Sousse Tunisie

INTRODUCTION: Les infections liées au nouveau coronavirus SARS-CoV-2ont touché des millions de personnes de nombreux pays et ont causé des décès dans le monde entier. On sait peu de choses sur le risque, la présentation clinique et les conséquences de l’infection par le SRAS-CoV-2chez les transplantés rénaux qui peuvent être à haut risque en raison d’une immunosuppression à long terme. DESCRIPTION: L’objectif de ce travail est de recueillir les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des transplantés rénaux qui ont présenté une infection par le COVI19 ainsi que la prise en charge et l’évolution. MÉTHODES: Vingt trois patients avaient une infection à COVID-19 dans notre cohorte de 300greffés rénaux. On a recueilli les caractéristiques de base et de transplantation, les paramètres fonctionnels, les comorbidités et les thérapies immunosuppressives. Une stratégie standard de minimisation de l’immunosuppression a été appliquée : interrompre le médicament antimétabolite et réduire les niveaux résiduels de calcineurine ou de cibles des inhibiteurs de la rapamycine. RÉSULTATS: Parmi les 300 patients greffés rénaux, 23 patients (7.6 %) ont eu une infection par le COVID19. Leur âge moyen était de 50,18 ans, 15hommes et 8femmes. La durée moyenne de transplantation était de 7,1 ans. Les symptômes initiaux les plus courants étaient la fièvre, la toux ou la dyspnée. Onze patients (47,8 %) ont dû être hospitalisés en raison d’une hypoxie nécessitant une oxygénothérapie dont a nécessité le recours à la ventilation mécanique. Une réduction immunosuppressive a été initiée chez la plupart des patients. Après une médiane de 10 jours, une évolution favorable a été remarquée chez la plupart des patients et deux patients ont été décédés suite à une SDRA sévère suite à une pneumonie àCOVID-19. CONCLUSION: La présentation clinique de l’infectionauCOVID-19 était similaire à celle rapportée dans la population générale. Nous rapportons une série de greffés rénaux avec une évolution favorable chez la plupart des patients après infection parCOVID-19. Nous avons constaté que l’intensité de l’immunosuppression ne semble pas être un facteur favorisant la survenue de cette infection.