Impact à long terme du COVID-19 chez les patients dialysés

INTRODUCTION: Les patients dialysés présentent un risque important de forme sévère de COVID-19 avec une mortalité élevée à la phase initiale. Cependant, les conséquences à long terme de cette pathologie dans cette population sont peu décrites. Nous rapportons ici le suivi à long terme des patients en hémodialyse, touchés par le COVID-19. DESCRIPTION: Il s’agit d’une étude rétrospective sur patients dialysés affectés par le COVID-19 dans 19 centres de la région parisienne. MÉTHODES: L’analyse concerne la description de la présentation clinique et du suivi à long terme de ces patients. RÉSULTATS: Dans cette cohorte de 248 patients avec un taux de mortalité initial de 18 %, l’âge, les comorbidités, la dyspnée et un traitement immunosuppresseur antérieur étaient associés au décès dans les 30 premiers jours. Parmi les 203 patients survivants après la phase aiguë, le suivi à long terme (médiane 180 jours) était disponible pour 189 (93 %) patients. Des complications majeurs (cardiovasculaires, infections sévères ou tout autre événement menant à une hospitalisation) sont survenues chez 30 (16 %) patients au cours du suivi, dont 12 décès (6 %) après une médiane de 78 jours à compter de l’apparition des symptômes. Un âge plus avancé, un taux d’albumine plus faible au moment du diagnostic et des comorbidités cardiovasculaires présentaient des tendances d’association avec le décès à long terme. Dans l’ensemble, les événements cardiovasculaires, les infections et les hémorragies gastro-intestinales ont été les principales complications. Une cachexie post-COVID-19 a été observée chez 25/189 (13 %) patients. Une albuminémie initiale plus faible était significativement associée à ce syndrome. Aucune réinfection par le SARS-CoV-2 n’a été observée sur la période de 6 mois. CONCLUSION: Ce travail montre les conséquences à long terme du COVID-19 chez les patients dialysés, mettant en évidence la sévérité initiale et à long terme de la maladie, associé notamment à une cachexie chez 13 % des patients.