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Granulomatose faciale 38 ans après des injections de produits de comblement : rôle précipitant de la COVID-19 et intérêt du méthotrexate

INTRODUCTION: Les injections de produit de comblement sont des gestes esthétiques bien maîtrisés. L’utilisation de produits récents, associés à une meilleure connaissance des méthodes d’injection limitent les complications. La granulomatose faciale est rare mais peut entraîner une gêne importante et...

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Detalles Bibliográficos
Autores principales: Bernigaud, Charlotte, Bertold, Clémence, Seitz-Polski, Barbara, Cardot-Leccia, Nathalie, Passeron, Thierry, Chosidow, Olivier
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8603664/
http://dx.doi.org/10.1016/j.fander.2021.09.203
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Les injections de produit de comblement sont des gestes esthétiques bien maîtrisés. L’utilisation de produits récents, associés à une meilleure connaissance des méthodes d’injection limitent les complications. La granulomatose faciale est rare mais peut entraîner une gêne importante et répercussions esthétiques invalidantes. MATÉRIEL ET MÉTHODES: Une femme de 73 ans, sans antécédent, présentait brutalement un œdème induré du visage, quelques semaines après une COVID-19 symptomatique mais sans critère de sévérité. Aucune amélioration n’était notée après antihistaminiques, antibiotiques, métronidazole topique, dermocorticoïdes, prescrits pour respectivement différents diagnostics : urticaire, érysipèle, rosacée, dermite au masque, eczéma. En dermatologie, on notait des formations nodulaires fermes, infiltrées à la partie basse du visage et au front, suivant les rides, sans symptôme associé. Après un interrogatoire orienté, elle rapportait des injections des sillons naso-géniens et du front en 1983 (produit inconnu). La biopsie cutanée confirmait une granulomatose sur injections (granulomes et vacuoles dermiques), possiblement de silicone. Les examens complémentaires dont un scanner thoracique étaient normaux, éliminant une sarcoïdose. À 4 mois du diagnostic, le taux d’interféron-α (IFN-α) après stimulation in vitro était bas (5,56 pg/mL) alors que les taux d’IL-1ß (1263 pg/mL) et d’IL-6 (> 5304 pg/mL) étaient très augmentés. Une corticothérapie générale (CTG, 1 mg/kg/j, 50 mg/j) associée à de la doxycycline 200 mg/j était débutées, permettant une régression quasi complète mais avec rechute à la baisse de 15 à 10 mg/j, puis échec de CTG à 0,8 mg/j + hydroxychloroquine. Finalement du méthotrexate 10 mg/semaine était débuté avec régression complète de l’œdème. A 7 mois du début du traitement, la CTG était arrêtée, le méthotrexate maintenu, sans récidive. DISCUSSION: Les granulomatoses faciales aux produits de comblement peuvent survenir plusieurs mois après l’injection, exceptionnellement après plusieurs années. Normalement, ces produits à effet prolongé restent localisés aux zones d’injection, sans réaction immunologique. Des processus infectieux (e.g. virose, soins dentaires, vaccination) peuvent stimuler la formation de granulomes ; récemment des cas ont été décrits après infection par SARS-CoV2 ou après vaccination par vaccin ARNm (plus fréquemment avec Moderna© et après la seconde dose). Chez deux patients VHC+, le traitement par IFN-α a pu induire des granulomes faciaux. Une production d’IFN-α rapide et importante chez les patients Covid-19 est corrélée à une rapide élimination du virus et des infections peu sévères/modérées. Notre patiente ayant « contrôlé » sa COVID-19 par la production d’IFN-α, aurait pu stimuler en parallèle la formation de granulomes. Le dosage bas d’IFN-α fait à distance n’élimine pas cette hypothèse.