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Le benralizumab : une perspective thérapeutique dans le DRESS ?

INTRODUCTION: Le traitement du syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS) est difficile. En cas d’atteinte viscérale, une corticothérapie systémique est le plus souvent proposée en première intention malgré l’absence d’essai clinique....

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Detalles Bibliográficos
Autores principales: Dumont, Maelle, Garinat, Maud, Brin, Cécile, Mesli, Farah, Delphine, Staumont-Salle, Lefèvre, Guillaume, Groh, Matthieu, Turpin, Matthieu, Voiriot, Guillaume, Rafat, Cedric, Gibelin, Aude, Desnos, Cyrielle, Soria, Angèle
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8603747/
http://dx.doi.org/10.1016/j.fander.2021.09.039
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: Le traitement du syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS) est difficile. En cas d’atteinte viscérale, une corticothérapie systémique est le plus souvent proposée en première intention malgré l’absence d’essai clinique. En l’absence de réponse, le traitement de deuxième ligne n’est pas codifié. Récemment, le benralizumab un anticorps monoclonal ciblant le récepteur de l’interleukine 5 a été utilisé pour traiter deux patients avec une infection sévère à COVID-19 ayant un DRESS résistant à une corticothérapie à forte dose. Nous rapportons le cas d’un patient infecté par le COVID-19 atteint d’un DRESS avec engagement du pronostic vital traité par benralizumab. MATÉRIEL ET MÉTHODES: Un patient de 43 ans, sans antécédent, hospitalisé pour un syndrome de détresse respiratoire aigu lié à une infection à COVID-19 a présenté un DRESS sévère associant une hyperéosinophilie (6660/mm(3)), de la fièvre, une polyadénopathie, un exanthème maculopapuleux avec œdème du visage, une insuffisance rénale aiguë, une hépatite et une pneumopathie à éosinophiles. Les médicaments les plus imputables étaient la ciprofloxacine et le céfépime. Le traitement initial de ce DRESS sévère a comporté une corticothérapie locale et systémique. Une aggravation hémodynamique a motivé un traitement par immunoglobulines intraveineuses. Devant une atteinte pluriviscérale associée à une majoration du taux d’éosinophiles (10 000/mm(3)) et des critères biologiques de syndrome d’activation macrophagique avec engagement du pronostic vital, une injection de benralizumab 30 mg en sous-cutanée a été réalisée après concertation multidisciplinaire. RÉSULTATS: (si adapté) : l’évolution a été très rapidement favorable avec une chute du nombre d’éosinophiles sanguins en 48 heures et une amélioration globale des dysfonctions d’organes et des lésions cutanées. Une deuxième injection de benralizumab a été réalisée quatre semaines plus tard en raison de la réascension modérée des éosinophiles à la décroissance de la corticothérapie générale, sans récidive. DISCUSSION: La physiopathologie du DRESS est complexe, elle met en jeu des réponses lymphocytaires T spécifiques et souvent des réactivations virales. Aucune réplication des virus fréquemment rencontrés dans le DRESS (HSV1, HSV2, VZV, CMV, EBV et HHV6) n’a été trouvée chez notre patient. Mais, la mise en évidence d’une réplication du SARS-CoV 2 à distance de l’infection initiale (plus de 60 jours après la 1(re) PCR SARS-CoV2 positive) pourrait suggérer un rôle potentiel inducteur du SARS-CoV2 dans le DRESS. Le rôle précis des éosinophiles dans la physiopathologie du DRESS n’est pas élucidé, mais l’efficacité et la bonne tolérance du benralizumab chez notre patient plaide en faveur de l’intérêt d’une thérapie anti-IL5 récepteur chez les patients atteints de DRESS sévère corticorésistant ou avec besoin d’une alternative aux corticoïdes systémiques.