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Étude des déterminants des réponses immunitaires humorale et cellulaire contre le SARS-CoV-2 et ses variants chez des patients atteints de lupus systémique

INTRODUCTION: La vaccination s’est imposée comme le principal atout de la lutte contre la pandémie COVID. Pourtant, les patients atteints de maladies auto-immunes ont été exclus des principaux essais thérapeutiques ayant permis de valider la tolérance et l’efficacité de la vaccination contre le SARS...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Moyon, Q., Sterlin, D., Miyara, M., François, A., Lhote, R., Ghillani-Dalbin, P., Cohen Aubart, F., Haroche, J., Pha, M., Boutin, D.L.T.H., Gorochov, G., Amoura, Z., Mathian, A.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2021
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8610718/
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2021.10.288
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: La vaccination s’est imposée comme le principal atout de la lutte contre la pandémie COVID. Pourtant, les patients atteints de maladies auto-immunes ont été exclus des principaux essais thérapeutiques ayant permis de valider la tolérance et l’efficacité de la vaccination contre le SARS-CoV2. Nous avons évalué l’activité de la maladie et les facteurs associés à la réponse vaccinale, au décours d’une vaccination par le vaccin BNT162b2, chez des patients atteints de lupus systémique (LS). PATIENTS ET MÉTHODES: Dans cette étude prospective, conduite entre janvier et mai 2021, l’activité clinique et biologique de 126 patients atteints de LS et les éventuels effets secondaires étaient recueillis lors de 4 consultations réalisées lors des 2 injections du vaccin espacées de 3 ou 4 semaines, et à 15 jours de chacune des injections. La réponse humorale, critère principal de jugement, était mesurée 15 jours après l’injection de rappel. Elle était déterminée par la mesure de la concentration en anticorps spécifiques dirigés contre la protéine spike, et par l’étude de la capacité de neutralisation de différents variants viraux par le sérum des patients vaccinés. Nous avons également étudié la réponse cellulaire T par des tests Interferon gamma release assay (IGRA) spécifiques du SARS-CoV2. Les résultats de l’analyse multivariée étaient exprimés par des coefficients bêta, dont la valeur mesure la taille de l’effet du facteur considéré sur la réponse vaccinale, et le degré de significativité p associé indique si cette valeur est significativement différente de 0. RÉSULTATS: Parmi les 126 patients inclus, 114 (90,5 %) étaient des femmes, d’âge médian 46,6 ans (IQR 33,9–58,7). Le score SLEDAI-2 K était supérieur à 5 chez 24 (19,0 %) patients et 20 (16,7 %) patients présentaient au moins un score BILAG à B. Soixante-dix (55,6 %) patients recevaient des corticoïdes, 106 (84,1 %) de l’hydroxychloroquine et 54 (42,9 %) étaient traités par un autre immunosuppresseur, principalement le mycophénolate mofétil, le méthotrexate ou l’azathioprine. La tolérance du vaccin BNT162b2 était bonne, sans variation significative des scores BILAG et SLEDAI-2 K au décours de la vaccination, ni observation d’effets secondaires graves. La régression linéaire multivariée a permis de montrer que le mycophénolate mofétil et le méthotrexate étaient indépendamment associés à une moindre réponse humorale (Bêta = −78, p = 0,007; Bêta = −122, p < 0,001 respectivement). À l’inverse, la concentration d’immunoglobulines G (IgG) et la proportion de lymphocytes B naïfs le jour de la première injection étaient significativement associés à une concentration supérieure en anticorps anti spike (Bêta = 2; p = 0,018; Bêta = 2,5; p = 0,003 respectivement). L’hydroxychloroquine (n = 106), les corticoïdes (n = 70), le belimumab (n = 15) ne diminuaient pas significativement la réponse vaccinale. Les réponses humorale et cellulaire T étaient significativement corrélées (r = 0,46; p = 0,003). L’activité neutralisante étaient diminuée dans le cas de certains variants porteurs de la mutation E484 K mais restait détectable chez la majorité des patients (entre 76,2 et 60,3 % de sujets neutralisant les variants contre 81,7 % pour la souche initiale). CONCLUSION: Contrairement aux critères démographiques et à l’activité de la maladie lupique, le mycophénolate mofétil, le méthotrexate et le déficit lymphocytes B naïfs ou en IgG semblent indépendamment associés à une moindre réponse humorale à la vaccination par BNT162b2, devant faire discuter dans ces cas une adaptation du schéma vaccinal, par exemple en proposant une troisième injection.