Évolution du nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) en France et impact de la pandémie COVID19

INTRODUCTION: La pandémie COVID19 et les mesures prises pour limiter ses effets, ont fortement impacté les habitudes de vie et le recours aux soins en 2020 notamment lors du premier confinement (C1). Des mesures dérogatoires ont été prises pour préserver l'accès à l'IVG et faciliter sa réalisation hors établissements de santé (ES) : télé-consultations, télé-prescriptions et limite repoussée à 9 SA pour les IVG en ville. Quel a été l'impact de la pandémie et de ces mesures sur la prise en charge des IVG ? MÉTHODES: Les données sont issues du SNDS (DCIR, IVG en ville / PMSI en ES). Une analyse descriptive des différentes caractéristiques des IVG (type et lieu de réalisation, terme, âge) et une modélisation de la série temporelle depuis 2016 ont été réalisées. La fertilité générale a été mesurée par les conceptions mensuelles estimées pour les naissances vivantes. RÉSULTATS: En 2020, 220 615 IVG sont enregistrées, soit - 4,9 % par rapport à 2019. Cette diminution touche principalement la métropole (taux de recours 14,8 IVG/1000 femmes [15-49 ans] versus 15,6 en 2019 et les IVG instrumentales hospitalières (54 326, soit -22 %). Le taux d'IVG tardives (13-14 SA) diminue également (2,3 % versus 2,7 %). La baisse n'est pas homogène sur l'année ; par rapport à 2019, le nombre était de +2 % en janvier-février, +2 % en mars-avril, mais -22 % en mai-juin, -5,4 % en juillet-août, -4,6 % en septembre-octobre et +0,02 % en novembre et décembre. L'analyse de la série temporelle confirme la baisse des IVG par rapport au nombre attendu en mai-juin. En 2020, par rapport aux mêmes périodes de 2019 les conceptions ont baissé de 3,3 % en janvier-février, 7,5 % en mars-avril puis 2 % en mai-juillet. DISCUSSION/CONCLUSION: Des mesures exceptionnelles ont permis de préserver l'accès à l'IVG en 2020, sans hausse des IVG tardives. La baisse des IVG observée peut être attribuée à une diminution des conceptions.