L’impact du confinement COVID-19 sur le métabolisme cérébral

INTRODUCTION: Cette étude française vise à évaluer l’impact du confinement national de 55 jours sur le métabolisme cérébral de patients atteints de troubles neurologiques. MÉTHODES: Une analyse TEP à l’échelle du voxel et sur cerveau entier a été conduite pour corréler le métabolisme 18F-FDG au nombre de journées passées en confinement après le 17 mars 2020 (chez 95 patients ; âge moyen : 54,3 ans ± 15,7 ; 59 hommes), par rapport à la même période en 2019 avant l’épidémie de SARS-CoV-2 (chez 212 patients ; âge moyen : 59,5 ans ± 15,8 ; 114 hommes), et aux 55 premiers jours du déconfinement (chez 188 patients ; âge moyen : 57,5 ans ± 16,5 ; 93 hommes). RÉSULTATS: La durée du confinement était négativement corrélée au métabolisme du cortex sensori-moteur avec un effet prédominant sur le réseau pyramidal de l’hémisphère majeur et chez les patients les plus jeunes, incluant également l’amygdale gauche, avec une réversibilité seulement partielle après 55 jours de déconfinement. Un faible recouvrement était retrouvé avec le profil d’hypométabolisme décrit dans le COVID long (<9 %). CONCLUSION: La restriction des activités physiques, avec son déconditionnement associé, et l’isolement social pourraient entraîner des perturbations fonctionnelles des réseaux cérébraux sensorimoteurs et émotionnels. Ce profil métabolique semble distinct de celui rapporté dans le COVID long. D’autres études longitudinales sont nécessaires, avec un suivi plus long, pour évaluer les conséquences cliniques et, en particulier, l’impact sur la santé cognitive et mentale, et pour étendre ces résultats aux sujets sains dans ce contexte de confinement.