Enquête COMPac (Complications allergiques des vaccins de la Covid) : étude des pratiques des allergologues français et francophones

INTRODUCTION (CONTEXTE DE LA RECHERCHE): La vaccination anti-SARS-COV-2 a mobilisé la communauté allergologique dès le début 2021 pour réaliser le triage des patients à risque allergique. OBJECTIF: Colliger et décrire la gestion des avis concernant la vaccination. MÉTHODES: Un questionnaire a été adressé aux allergologues sur la plateforme AdviceMedica (1 envoi et 2 relances, entre juillet et octobre 2021). RÉSULTATS: Cinquante-quatre allergologues ont répondu à l’enquête. Les réponses provenaient de toutes les régions de France (et 2 autres pays), mais les mieux représentées étaient : Ile-de-France (18,5 %), Auvergne-Rhône-Alpes (12,9 %) et Occitanie (11 %). Trois quarts des réponses provenaient d’allergologues exclusifs. 42 % et 34,5 % respectivement avaient une activité exclusive hospitalière ou libérale. Les allergologues ont été sollicités par téléphone (96,3 %) et mail (79,6 %), par des médecins généralistes (92,6 %) ou des centres de vaccination (88,8 %) (moyenne d’avis : 27,6/semaine). Les consultations pour avis en présentiel avaient été majoritaires (85,2 % versus 51,8 % téléconsultations). Les bilans étaient réalisés surtout pour des suspicions d’allergie aux polyéthylène glycols (70,3 %) ou à d’autres vaccins et médicaments non-identifiés (53,7 %). La moitié des allergologues (29 ; 53,7 %) ont vacciné des patients et 4 (13,7 %) ont déclaré des réactions lors de la vaccination. Parmi les outils les plus employés pour la gestion des patients se retrouvaient : les échanges sur la plateforme AdviceMedica (38,8 %), les avis CHU (22,2 %) et les recommandations des sociétés savantes (16,6 %). Parmi les problèmes majeurs rencontrés ont été signalés : la difficulté de rajouter des patients dans des délais corrects (trois quarts des répondeurs), l’inquiétude des médecins demandeurs (deux tiers) et le fait que les recommandations ne couvraient pas une grande partie des situations rencontrées sur le terrain (un tiers). Les bénéfices majeurs du screening étaient : l’autorisation de la vaccination et la visibilité accrue du rôle de l’allergologue (87 % et 68,5 % des répondeurs). CONCLUSIONS: L’enquête de terrain a permis d’avoir une photo chiffrée de la gestion par les allergologues du défi que représente le risque allergique pour la vaccination anti-SARS-COV-2.