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Prescription hospitalière de traitements à l'efficacité non prouvée en période de pandémie : une enquête nationale française sur la prescription d'hydroxychloroquine en dehors de tout essai thérapeutique lors de la première vague de la pandémie à SARS-CoV2
INTRODUCTION: Pendant la première vague de la pandémie à SARS-Cov2 début 2020, l'hydroxychloroquine (HCQ) a été largement prescrit sur la base d'une efficacité in vitro. L'objectif de ce travail était d'évaluer le pourcentage de médecins hospitaliers français ayant déclaré avoir...
Autor principal: | |
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Formato: | Online Artículo Texto |
Lenguaje: | English |
Publicado: |
Published by Elsevier Masson SAS
2022
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Materias: | |
Acceso en línea: | https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9152476/ http://dx.doi.org/10.1016/j.mmifmc.2022.03.132 |
Sumario: | INTRODUCTION: Pendant la première vague de la pandémie à SARS-Cov2 début 2020, l'hydroxychloroquine (HCQ) a été largement prescrit sur la base d'une efficacité in vitro. L'objectif de ce travail était d'évaluer le pourcentage de médecins hospitaliers français ayant déclaré avoir prescrit de l'HCQ en dehors de tout essai thérapeutique, de comparer les raisons et les déterminants de la prescription d'HCQ. MATÉRIELS ET MÉTHODES: L'enquête a été soumise par email du 7 au 25 mai 2020 à un échantillon de médecins hospitaliers français : qui ont pris en charge des patients hospitalisés pour Covid-19 dans un service de médecine interne ou de maladies infectieuses et, soit identifiés dans un annuaire des services hospitaliers français, soit membre de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française. L'objectif principal était de déterminer le pourcentage de médecins déclarant avoir initié de l'HCQ chez ses patients Covid-19. Les objectifs secondaires étaient les raisons déclarées et les déterminants de la prescription d'HCQ. RÉSULTATS: Parmi les 400 (22.8 %) médecins répondants, 45.3 % (95 % IC, 40.4 à 50.1 %) ont déclaré avoir initié de l'HCQ à leurs patients Covid-19. Deux profils principaux ont émergé : les prescripteurs d'HCQ qui n'indiquent pas l'efficacité comme motif, et les non-prescripteurs qui font reposer leur décision sur la médecine basée sur les preuves. L'analyse multivariée individualise les déterminants de prescription suivants (odds ratio ajusté ; 95 % IC) : une procédure de prescription d'HCQ dans le service (8.25 ; 4.79 à 14.20), avoir prescrit d'autres traitements non validés hors d'essai thérapeutique au cours de la Covid-19 (3.21 ; 1.81 à 5.71), avoir prescrit antérieurement de l'HCQ (2.75 ; 1.5 à 5.03) et la prescription d'HCQ dans la cadre d'un essai thérapeutique (0.56 ; 0.33 à 0.95). Si 43 % des médecins répondants déclarent que le fait de prescrire ou non de l'HCQ a été influencé par la pression médiatique, celle-ci n'est pas un déterminant de la prescription en analyse multivariée. Aucun lien n'a été retrouvé (en analyse multivariée) entre prescription d'HCQ et sexe, spécialité ou ancienneté du médecin ni selon le type d'hôpital (public universitaire ou non, privé) ou la région d'exercice. CONCLUSION: Prêt de la moitié des médecins hospitaliers français ont prescrit de l'HCQ au cours de la première vague de la pandémie. La personnalité du médecin (remettant ou non en question les principes de la médecine basée sur les preuves dans le contexte particulier de la pandémie), le fait d'avoir déjà prescrit de l'HCQ dans une autre indication et l'existence d'une procédure de service de prescription de l'HCQ étaient les principaux déterminants de la prescription d'HCQ. La mise en place de procédures thérapeutiques, établies de façon transparente par des entités indépendantes, à partir des données les plus robustes existantes et mise à jour régulièrement sont un moyen potentiel d'améliorer la qualité des décisions thérapeutiques en période de pandémie. Aucun lien d'intérêt |
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