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Une pandémie qui se prolonge : santé des dirigeants de TPE/PME

Depuis mars 2020, la pandémie de COVID-19 sévit durablement. Notre pays a connu trois confinements et des mesures restrictives mouvantes qui ont impacté durablement la vie sociale et l’économie avec des conséquences sanitaires non négligeables. En septembre 2020, le service de santé au travail inter...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Collomb, Christophe, Leclerc, Denis, Stoufflet, Audrey
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2022
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9417355/
http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2022.07.066
Descripción
Sumario:Depuis mars 2020, la pandémie de COVID-19 sévit durablement. Notre pays a connu trois confinements et des mesures restrictives mouvantes qui ont impacté durablement la vie sociale et l’économie avec des conséquences sanitaires non négligeables. En septembre 2020, le service de santé au travail interentreprises (SSTI) de Moselle, AGESTRA, a interrogé les dirigeants de TPE/PME pour connaître les effets du premier confinement sur leur santé. Ils étaient 38 % au printemps 2020 à déclarer une santé perçue moins bonne qu’avant la crise. La persistance de la crise a motivé une seconde démarche afin de connaître l’effet de la durée de cette crise sur la santé des dirigeants d’entreprise. Pour ce faire un nouveau questionnaire, reprenant les mêmes thèmes que celui d’AGESTRA, a été proposé aux 20 SSTI de l’association Grand Est Santé Travail (GEST). Douze ont sollicité par mailing les dirigeants (fonction publique exclue) de TPE et de PME dont ils assurent le suivi pour y répondre. L’enquête s’est déroulée du 13 avril au 17 mai 2021 et 934 dirigeants ont répondu. Pour 81 %, l’activité de leur entreprise a été arrêtée ou diminuée pendant le premier confinement et 49 % déclarent la même situation au troisième confinement. Le secteur du commerce a été le plus impacté par la durée de la crise. Quatre-vingt-quinze pour cent des dirigeants ont dû mettre en place des modifications de fonctionnement lors du premier confinement. Cinquante-deux pour cent ont eu des difficultés à le faire. Ces difficultés sont plus souvent rapportées par les dirigeants de PME. Vingt-trois pour cent des dirigeants mentionnent une augmentation de l’absentéisme, 34 % une diminution de la motivation des équipes et 48 % des résultats diminués. Concernant la santé perçue, 47 % des répondants la déclarent moins bonne en mai 2021 qu’avant la pandémie. La dégradation est plus importante chez les femmes, lorsque l’arrêt ou la diminution de l’activité perdure et lorsque la motivation de leurs équipes est diminuée. Les résultats montrent également une forte dégradation des santés mentale et physique, de la qualité du sommeil et des habitudes de vie chez les entrepreneurs. La consommation de psychotropes, hypnotiques et antalgiques quant à elle est passée de 6 % avant la pandémie à 13 % au printemps 2021. Ce travail confirme que la durée de la crise sanitaire et la dégradation de la santé des dirigeants sont fortement liées. Ils sont exposés à plusieurs facteurs de risques de dégradation de leur santé : durée de crise, résultats économiques incertains et confiance réduite en l’avenir. Cette crise met en évidence l’impact fort de l’environnement socioéconomique sur la santé des dirigeants et nécessite donc une réflexion profonde en matière de prévention pour les entrepreneurs qui est actuellement négligée.