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COVID-19 et travailleurs essentiels hors secteur de la santé : le cas des travailleurs des abattoirs et des services funéraires

La pandémie de COVID-19 a été l’occasion de mettre en lumière les travailleurs essentiels, définis comme étant indispensables pour préserver la vie, la santé et le fonctionnement de base de la société. Des travaux ont été initiés pour étudier les répercussions de la COVID-19 chez les professionnels...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autor principal: Durand-Moreau, Quentin
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2022
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9417432/
http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2022.07.045
Descripción
Sumario:La pandémie de COVID-19 a été l’occasion de mettre en lumière les travailleurs essentiels, définis comme étant indispensables pour préserver la vie, la santé et le fonctionnement de base de la société. Des travaux ont été initiés pour étudier les répercussions de la COVID-19 chez les professionnels de la santé. Il semble qu’à ce jour il y ait moins d’études qui se soient penchées sur les autres populations de travailleurs essentiels. Nous aborderons le cas des professionnels de l’abattage et des services funéraires. Début mai 2020, un quart de la totalité des cas de COVID-19 de l’Alberta étaient rattachés à trois abattoirs et près de 1000 rattachés à l’abattoir de High River. Nous avons réalisé une revue rapide de la littérature afin de comprendre les facteurs de risque propres aux abattoirs. Nous avons identifié une variété de facteurs de risque expliquant à la fois une meilleure stabilité du SARS-CoV-2 (surfaces métalliques, humidité, température…) et une contamination facilitée entre travailleurs (organisation des chaînes de production, espaces réduits dans les vestiaires, ventilation inadéquate…). Des facteurs sociaux ont également joué un rôle majeur dans la genèse de ces clusters : mauvaise maîtrise de la langue avec un accès complexe aux informations officielles, relayées de manière déformée par les chefs de production, faible niveau de protection sociale et encouragements à rester travailler malgré les symptômes… La surmortalité liée à la COVID-19 a généré un surcroît de travail pour les professionnels du secteur funéraire. Les restrictions en place ont modifié la manière d’envisager les sépultures (restrictions de la taille des groupes, funérailles par webcam…). Nous avons initié une enquête à l’échelle fédérale canadienne avec 58 professionnels du secteur funéraire afin d’évaluer leurs niveaux d’anxiété, de dépression et de stress au travail entre mai et juillet 2020. Aucun travailleur n’a déclaré avoir eu la COVID-19. Nous n’avons pas mis en évidence de lien entre les niveaux d’anxiété et de dépression et la province d’origine, classées en fonction de la sévérité de l’épidémie. Nous avons identifié des éléments sans lien avec la COVID-19 comme une différence homme-femme significative sur le niveau d’anxiété, l’accès à des responsabilités managériales ou le surinvestissement au travail. Il est important de s’intéresser aux travailleurs essentiels hors secteur de soin. Les clusters de COVID-19 dans les abattoirs à l’échelle mondiale sont toujours relativement fréquents. Ils illustrent l’intrication entre santé au travail et santé publique. En revanche, la pandémie à COVID-19 ne doit pas faire perdre de vue les autres problématiques professionnelles qui persistent.