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Étude de l’efficacité clinique et humorale de la vaccination anti-SARS-CoV-2 chez les patients atteints de maladies bulleuses auto-immunes

INTRODUCTION: L’enjeu vaccinal durant la pandémie à SARS-CoV-2 (COVID) est majeur : obtenir et maintenir une immunité collective, protéger les sujets à risque de forme grave. L’émergence de nouveaux variants nécessite une évaluation régulière des stratégies vaccinales, notamment chez les immunodépri...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Ou, S., Tancrede, E., Alexandre, M., Oro, S., Jelti, L., Bouteiller, J., Debarbieux, S., Calugareanu, A., Duvert Lehembre, S., Berthin, C., Caux, F., Joly, P., Viguier, M.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2022
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9748170/
http://dx.doi.org/10.1016/j.fander.2022.09.149
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: L’enjeu vaccinal durant la pandémie à SARS-CoV-2 (COVID) est majeur : obtenir et maintenir une immunité collective, protéger les sujets à risque de forme grave. L’émergence de nouveaux variants nécessite une évaluation régulière des stratégies vaccinales, notamment chez les immunodéprimés. Nous avons cherché à évaluer l’efficacité de la vaccination anti-COVID chez les patients atteints de maladies bulleuses auto-immunes (MBAI). MATÉRIEL ET MÉTHODES: Une étude multicentrique et rétrospective a été menée d’octobre 2021 à mars 2022. L’objectif a été de déterminer si la vaccination anti-COVID chez les patients ayant une MBAI permettait d’éviter les formes graves d’infection COVID. Tout patient atteint d’une MBAI ayant reçu au moins 1 dose de vaccin avec un recul ≥ 6 mois après celle-ci était inclus. Les données étaient extraites des dossiers médicaux des patients et collectées de manière standardisée dans chaque centre. L’infection COVID post-vaccinale était documentée par un test antigénique ou une PCR positive. Le taux d’anticorps anti-Spike était étudié chez les patients ayant reçu au moins 2 doses vaccinales (taux protecteur si ≥ 264 BAU/mL). RÉSULTATS: Au total, 245 patients ont été inclus, atteints essentiellement de pemphigoïde bulleuse (34 %), de pemphigoïde des muqueuses (33 %), et de pemphigus vulgaire (23 %). Avec un recul moyen de 10 mois après la 1ère dose de vaccin, une infection COVID était notée chez 19 patients (7,7 % de la population étudiée, variant non identifié n = 13, Omicron n = 4, Delta n = 2). L’infection était symptomatique dans 17/19 cas (89 %, symptômes pseudo-grippaux et ORL), traitée en ambulatoire (n = 15) ou en hospitalisation (n = 4 ; 1,6 % de la population étudiée), avec Optiflow (n = 2), oxygène au masque à haute concentration (n = 1), corticothérapie (n = 3) et anticorps monoclonaux (n = 3) ; 1 décès en lien avec Delta était noté (0,4 % de la population étudiée). Au cours des 3 mois post-vaccination, 81 % des patients immunocompétents obtenaient une réponse humorale à des taux protecteurs, contre 56 % des patients avec immunosuppression (IS) médicamenteuse (rituximab, corticoïdes ≥ 10 mg/j, MMF, cyclophosphamide, azathioprine). Après 4 à 8 mois, ce taux diminuait dans les 2 groupes (59 % et 38 %, respectivement). En analyse univariée, les facteurs associés à un risque de COVID post-vaccination étaient un antécédent d’infection COVID avant vaccination (p = 0,0007), une IS médicamenteuse (p = 0,0007) et un taux d’anticorps anti-Spike non protecteur (p = 0,008). DISCUSSION: Notre étude suggère un faible taux d’infections COVID, notamment sévères, après vaccination chez les patients atteints de MBAI, en particulier durant la période d’exposition à Delta. La comparaison avec la population générale est en cours. Il est possible que certaines infections asymptomatiques, liées à Omicron, n’aient pas été détectées. Chez les patients avec IS, la réponse humorale est moindre, nécessitant le maintien des mesures-barrières et le recours aux mesures prophylactiques pré et post exposition.