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Dermatomyosite post-vaccination COVID-19 : lien de causalité ou association fortuite ?
INTRODUCTION: Des manifestations cutanées variées survenant après la vaccination contre le coronavirus-19 (COVID-19) ont été rapportées dans la littérature. La plupart d’entre elles sont bénignes, principalement à type de réactions locales retardées, d’urticaire et d’éruptions morbilliformes. De rar...
Autores principales: | , , , , , , , , , , |
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Formato: | Online Artículo Texto |
Lenguaje: | English |
Publicado: |
Published by Elsevier Masson SAS
2022
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Materias: | |
Acceso en línea: | https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9748179/ http://dx.doi.org/10.1016/j.fander.2022.10.064 |
Sumario: | INTRODUCTION: Des manifestations cutanées variées survenant après la vaccination contre le coronavirus-19 (COVID-19) ont été rapportées dans la littérature. La plupart d’entre elles sont bénignes, principalement à type de réactions locales retardées, d’urticaire et d’éruptions morbilliformes. De rares cas de dermatomyosites post-vaccination COVID (DM) ont été décrits. Nous présentons un nouveau cas de DM apparue dans les suites de la vaccination ARNm Pfizer-BioNTech contre le COVID-19. OBSERVATIONS: Il s’agissait d’une patiente âgée de 19 ans sans antécédents pathologiques notables qui était adressée pour une éruption du visage associée à une photosensibilité apparue 2 semaines après avoir reçu sa 1(re) dose du vaccin de Pfizer-BioNTech (BNT162b2). Il y avait un érythème héliotrope des paupières supérieures, du front et des joues, un érythème en bande du dos des mains avec des papules érythémato-violines kératosiques en regard des faces d’extension des articulations métacarpophalangiennes et interphalangiennes. La patiente avait par ailleurs une faiblesse musculaire prédominant au niveau des ceintures scapulaires et pelviennes. Les examens complémentaires montraient une élévation des enzymes musculaires. Les anticorps antinucléaires et les auto-anticorps spécifiques des myosites étaient négatifs. L’électromyogramme montrait une atteinte myogène. La biopsie montrait une dermite d’interface avec infiltrat inflammatoire périvasculaire et un œdème du derme ; l’immunofluorescence directe était négative. À l’interrogatoire, il n’y avait pas de terrain d’auto-immunité familiale, de prise médicamenteuse ou d’infection récente. Le diagnostic de dermatomyosite déclenchée par la vaccination COVID-19 était retenu et la patiente était mise sous corticothérapie orale avec une bonne évolution au bout de 3 semaines. DISCUSSION: La DM est une myopathie inflammatoire primitive d’étiologie inconnue. Sa pathogénie est encore mal comprise. Elle a été rapportée sporadiquement après la vaccination contre le virus de l’hépatite B, la tuberculose, le tétanos, la grippe, la variole, la polio et la diphtérie. Chez notre patiente la relation causale probable était établie sur la base de : (1) la relation chronologique observée (2) l’absence d’autres facteurs déclenchants et (3) le rapport de cas similaires. Le mécanisme étiopathogénique de cette association n’a pas été clairement élucidé. La réponse immunitaire à médiation cellulaire T induite par les vaccins à ARNm pourrait jouer un rôle. En effet, les patients atteints de DM ont une augmentation des gènes inductibles d’interféron de type I dans les fibres musculaires, les cellules endothéliales, la peau, et le sang et les signes cliniques peuvent se développer directement en réponse à la signalisation d’interféron de type 1. Dans ce contexte, il a été démontré que le vaccin contre le COVID-19 Pfizer-BioNTech induit la production d’interféron de type I, ce qui pourrait expliquer en partie cette association. En conclusion, la très faible incidence de cette affection et l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 ne devraient pas changer la pratique vaccinale. Néanmoins, il est essentiel de reconnaître la vaccination comme un facteur déclenchant potentiel des maladies auto-immunes. |
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