Le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique, une nouvelle alerte dans le contexte du SARS-CoV-2 : retour sur les 11 premiers cas d’un Centre hospitalier universitaire (CHU)

CONTEXTE: En avril 2020, une alerte a été lancée sur une recrudescence de syndromes apparentés au Kawasaki, survenant dans les suites d’une infection au SARS-CoV-2. Ils ont été secondairement définis comme des syndromes inflammatoires multisystémiques pédiatriques (PIMS). Le PIMS a été évoqué dans les médias dans le contexte de cette pandémie et commence à être de plus en plus décrit dans la littérature. OBJECTIFS: Nous avons mis en regard une analyse rétrospective d’une cohorte d’enfants pris en charge dans un CHU de l’Ouest de la France pour un PIMS avec une veille bibliographique PubMed® jusqu’en février 2021. PATIENTS ET MÉTHODES: Les patients inclus dans notre analyse rétrospective sont les patients hospitalisés pour un PIMS entre novembre 2020 et avril 2021 et les données cliniques collectées concernent les critères démographiques, signes cliniques, prise en charge médicamenteuse et suivi durant l’hospitalisation. La bibliographie a été réalisée en fonction de la diversité géographique, des premiers cas publiés et du nombre de patients inclus. RÉSULTATS: Au total, 11 patients âgés de 4 à 15 ans ont été inclus dans notre analyse et 6 articles regroupant les cas de 664 patients de 3 continents différents. Ce travail nous a permis de comparer la présentation clinique du PIMS à celle de la maladie de Kawasaki avec certaines atypies retrouvées dans le PIMS telles que l’âge (âge médian autour de 10 ans), la fièvre élevée et persistante, les frissons, l’asthénie, le syndrome inflammatoire biologique d’avantage marqué, le rash cutané, les douleurs abdominales, l’atteinte multiviscérale et l’absence de vascularite des artères coronaires. La prise en charge thérapeutique associant des immunoglobulines polyvalentes (IVIG) par analogie avec la maladie de Kawasaki (avec un débit modifié lors d’une dysfonction cardiaque échographique), les corticoïdes (avec davantage d’évidences dans leur bénéfice) et l’aspirine en cas d’atteinte coronarienne sera présentée à l’aide des recommandations actuelles. Sauf pour les deux premiers patients, la dose d’IVIG a été fractionnée sur deux jours. Des réponses parfois partielles en IVIG ont fait recommander secondairement une nouvelle cure pour 2/11 patients de notre population comme pour 41/664 patients présentés dans la littérature. Les nouvelles recommandations du comité de pilotage « COVID inflammation pédiatrique » seront présentées avec une synthèse des indications, posologies et modalités d’administration de ces médicaments. DISCUSSION/CONCLUSION: La prise en charge des enfants hospitalisés a évolué au fur et à mesure de l’augmentation des connaissances sur ce nouveau syndrome inflammatoire multisystémique. Ce travail permet de mettre en regard de l’actualité l’évolution des connaissances de la prise en charge du PIMS et offre une synthèse du bon usage des médicaments dans cette pathologie.