Cargando…

Psoriasis et lymphome cutané B après vaccin anti-COVID-19 : association ou coïncidence ?

INTRODUCTION: L’association du psoriasis et du lymphome cutané est rarement décrite dans la littérature. Nous présentons un cas atypique associant un psoriasis et un lymphome cutané B survenu 10 jours après vaccination anti-COVID-19 (Astrazeneca). OBSERVATIONS: Un patient âgé de 82 ans, sans antécéd...

Descripción completa

Detalles Bibliográficos
Autores principales: Manaa, L., Aounallah, A., Salah, N. Ben, Gaied, M. Lahoual Ep, Mokni, S., Fetoui, N. Ghariani, Sriha, B., Ghariani, N., Belajouza, C., Denguezli, M.
Formato: Online Artículo Texto
Lenguaje:English
Publicado: Published by Elsevier Masson SAS 2022
Materias:
Acceso en línea:https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9748246/
http://dx.doi.org/10.1016/j.fander.2022.09.277
Descripción
Sumario:INTRODUCTION: L’association du psoriasis et du lymphome cutané est rarement décrite dans la littérature. Nous présentons un cas atypique associant un psoriasis et un lymphome cutané B survenu 10 jours après vaccination anti-COVID-19 (Astrazeneca). OBSERVATIONS: Un patient âgé de 82 ans, sans antécédents, était hospitalisé pour une éruption psoriasiforme étendue associée à des nodules de la jambe gauche évoluant depuis 2 mois, apparu 10 jours après le vaccin Astrazeneca. À l’examen, il avait des plaques érythémato-squameuses, par endroit croûteuses, généralisées, atteignant 80 % de la surface corporelle. Ces plaques étaient associées à des nodules violacés faisant 8 cm au niveau de la jambe gauche et 2 nodules sous-cutanés indurés à surface violacée au niveau de l’avant-bras gauche. Il n’avait pas d’adénopathies palpables. RÉSULTATS: Deux biopsies ont été faites. L’aspect histologique était en faveur d’un psoriasis pour les plaques érythémato-squameuses et en faveur d’un lymphome B à grandes cellules type jambe au niveau de la tumeur de la jambe avec en immunohistochimie : CD20+, CD3−, CD30−, Mum1+, Bcl2−. Le bilan sanguin objectivait une thrombopénie, une anémie macrocytaire, un taux de LDH élevé, un bilan hépatique et rénal correct. Le scanner thoracique et l’échographie abdominale étaient sans anomalies. Le patient a été mis sous dermocorticoïdes associés à une chimiothérapie R-mini CHOP (rituximab, cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine et prednisone). DISCUSSION: En se référant aux données de la littérature, le psoriasis est associé à un risque plus élevé de lymphome surtout de lymphomes cutanés T. Cette association est liée soit à une erreur diagnostique pour les stades précoces de lymphome T, soit à la stimulation lymphocytaire chronique du psoriasis, qui conduit finalement à un clone dominant et à l’évolution vers le lymphome cutané T, soit à l’immunodépression induite par les traitements du psoriasis. En effet, la prévalence du psoriasis chez les patients atteints de lymphome cutané T est supérieure à celle estimée dans la population générale (19,8 % vs 3 %), alors qu’elle était de 7,1 % pour les lymphomes B. Cependant, aucun cas associant un psoriasis et un lymphome B à grandes cellules type jambe n’a été rapporté. Le rôle du vaccin anti-COVID-19 dans l’induction ou l’aggravation d’un psoriasis pourrait être lié à la production d’interféron 1 et d’interleukine 6 et au recrutement des cellules Th17 qui sont impliquées dans la physiopathologie du psoriasis. À notre connaissance, seulement 3 cas de lymphomes cutanés ont été rapportés après le vaccin anti-COVID-19, tous étaient des lymphomes T. Dans notre cas, les protéines virales introduites par le vaccin peuvent induire une dysrégulation immunitaire et une stimulation antigénique chronique qui pourrait expliquer, chez un sujet prédisposé, la genèse du lymphome. D’autres études sont nécessaires pour expliquer ces mécanismes.