Prise en charge de l’ischémie aiguë des membres inférieurs suite à une infection COVID-19 : à propos de 29 cas

INTRODUCTION & OBJECTIFS: Notre objectif est de fournir une analyse complète chez les personnes touchées par le COVID-19 et de décrire l’état d’hypercoagulabilité lié à cette infection virale afin de préciser les modalités de la prise en charge chirurgicale ainsi que les avantages possibles de l’anticoagulation dans la prévention des complications ischémiques à l’appui des preuves de la littérature actuelle. MÉTHODOLOGIE: Vingt-neuf patients ont été hospitalisés dans notre service au cours de l’année 2020 pour la prise en charge d’une ischémie aiguë des membres inférieurs à des stades différents au cours ou suite à une pneumonie à COVID-19. RÉSULTATS: L’infection COVID-19 est associée à un état anormal d’hypercoagulabilité exposant à un risque potentiellement élevé de complications thromboemboliques. L’ischémie aiguë des membres inférieurs a été observée chez une très grande population des patients touchés par cette infection dont le bilan étiologique revient souvent négatif. Cela a attiré l’attention sur un possible rôle du COVID dans la survenue de cette complication redoutable. Ce rôle a été surtout établi devant l’ascension surprenante du nombre d’ischémie aiguë des membres inférieurs au cours de la pandémie. Dans 21 cas, cette complication est survenue au moment de l’infection, dans les 8 cas, elle est survenue après un intervalle de temps allant d’un à 3 mois. Dix-huit patients ont bénéficié d’une désobstruction à la sonde de Fogarty, 8 patients ont été repris pour une récidive. Une amputation à des niveaux différents, à mi-cuisse le plus souvent a été réalisée chez les patients présentant une ischémie dépassée. Le degré de l’atteinte pulmonaire est l’un des éléments prédictifs d’une atteinte ischémique, 86 % ont présenté une atteinte pulmonaire sévère à très sévère. DISCUSSION: Un bénéfice significatif sur les évènements thromboemboliques a été observé avec l’utilisation des anticoagulants chez les personnes à haut risque cardiovasculaire, cela a permis de stratifier les catégories des patients qui pourront en bénéficier. Leur indication a été bien retenue dans la prévention des complications principalement d’ordre ischémique surtout chez les patients à haut risque cardiovasculaire. Cependant, plusieurs questions demeurent un sujet critique pour les équipes médicales concernant les critères à utiliser pour décider le type, la dose et la durée de l’anticoagulation selon les cas. CONCLUSION: Malgré l’élan incroyable en recherche, il est encore important de bien préciser les modalités thérapeutiques à instaurer dans la prise en charge des infections virales à COVID-19.